Le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit va rencontrer, dans les prochains jours, les chefs des partis politiques pour discuter des prochaines élections si, toutefois, aucun remaniement ministériel n’a lieu entre-temps. Selon certaines sources, le ministre Laftit a eu le feu vert de Saâd-Eddine El Othmani pour entamer les concertations avec les partis sur ce sujet. Auparavant, le chef du gouvernement avait pris soin de rassurer les leaders des partis politiques représentés au Parlement, en leur affirmant qu’il n’y aurait pas de report des élections, quelle que soit la situation économique qui prévaudra suite aux répercussions de la pandémie de Covid-19.
Les mêmes sources soulignent que la plupart des chefs de partis se sont, en principe, mis d’accord avec le chef du gouvernement pour que les élections aient lieu comme prévu, sauf cas de force majeure. D’autant que les prochaines échéances électorales seront très longues, avec l’élection de 32.000 élus dans les conseils territoriaux (régions, provinces, préfectures, arrondissements, municipalités et Chambres professionnelles). A ces élus, il faut ajouter 515 parlementaires, parmi lesquels on recense 395 députés qui formeront la majorité d’un gouvernement dirigé par le parti qui arrivera en première position aux élections.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 30 juin, que la rencontre de Laftit avec les leaders des partis politiques aura lieu après le vote par le Parlement de la loi de Finances rectificative. Un chef du parti de la majorité est toutefois sorti du rang du consensus en appelant à reporter les élections à 2022 et à constituer un gouvernement d’unité nationale. Mais la plupart des partis ont refusé cette proposition, tout comme celle de la constitution d’un gouvernement de technocrates pour gérer cette étape cruciale.
Au cas où le gouvernement El Othmani serait reconduit sans changements, certains chefs de partis et militants des droits de l’Homme préconisent la réduction du nombre des membres des conseils territoriaux de 32.000 à 12.000 et celui des parlementaires de 515 à 340, ainsi que la constitution d’un gouvernement restreint de 16 ministres seulement. Le ministre Laftit avait par ailleurs reçu des propositions visant à supprimer le fait d’associer cumul des mandats et perception des indemnités mensuelles. Car certains dirigeants de partis ont accumulé des fortunes en cumulant les fonctions de maire, ministre, vice-président de région, parlementaire et président d’une Chambre professionnelle.