A cinq mois des communales, le ministère de l’Intérieur annonce une mesure préventive contre tout éventuel usage par les maires et autres présidents de municipalités de leurs prérogatives à des fins électoralistes. A la tête de ces prérogatives, figure bien évidemment la cession de marchés publics avec ce que cela pourrait impliquer en termes de clientélisme et de favoritisme. «Le ministère de l’Intérieur interdit aux présidents des conseils de villes (maires) et autres présidents de municipalités, urbaines et rurales comprises, de signer tout marché ou tout autre document comportant une transaction publique», révèle Al Massae, dans son édition de ce lundi 20 avril.
Evoquant une circulaire, qui aurait été généralisée aux conseils de villes et autres municipalités, jeudi dernier, Al Massae indique qu’une telle mesure entre en vigueur dès aujourd’hui et les responsables visés par cette mesure sont appelés à s’y tenir jusqu’à la tenue des élections communales, prévues en septembre 2015.
Par cette mesure, seront également concernés les adjoints aux présidents des conseils de villes, les vice-présidents des municipalités, autant que leurs suppléants, afin de barrer la route à toute éventualité de déviation susceptible d’être utilisée à des fins électoralistes.
Cette mesure intervient alors que les chantiers publics, qui «dormaient» jadis dans les tiroirs des communes, surgissent aujourd’hui de la terre ( !), ce qui soulève moult interrogations sur la finalité de telles pratiques à l’approche des échéances électorales. Ici, des travaux de terrassement de voies publiques ; là, des opérations de réparation d’éclairage public ; ailleurs, aménagement de terrains à vocation socio-sportive en faveur de tel ou tel quartier … Cette « effervescence » n’est évidemment pas le fruit du hasard, et personne n’est dupe de ses relents électoralistes.
D’où l’intervention du ministère de l’Intérieur, qui vient ainsi tirer le tapis sous les pieds de certains responsables communaux intéressés plus par leur « réélection » que par l’accomplissement de leurs devoirs envers les citoyens.
Reste maintenant à savoir quelle partie prendra la relève et veillera, en perspective des élections de septembre prochain, à assurer la gestion des affaires quotidiennes « urgentes » dans lesdits conseils de villes et communes. A cet effet, Al Massae annonce que cette tâche reviendra aux secrétaires généraux des mairies et autres municipalités. Les transactions en rapport avec les grands chantiers seront remises à la période post-électorale, précise le quotidien, en rappelant que la date de tenue des communales et régionales avait été fixée au premier vendredi du mois de septembre prochain (4 septembre).