Eviter de présenter la candidature, aux prochaines élections, de personnes impliquées dans le trafic de drogue. Telle est la consigne, non écrite, qu’ont reçue certains chefs de partis politiques de la part de «responsables gouvernementaux haut placés», affirme Assabah en Une de sa livraison de ce mardi 23 juin. Selon ce journal, cette mise en garde sonne comme un avertissement à certains partis qui ont déjà commencé, pour remporter le prochain scrutin et les élections législatives de 2016, à parier sur certains politiques connus pour leurs activités illicites.
Quiconque ne se soumettrait pas à cette consigne pourrait avoir une bien désagréable surprise puisque, poursuit Assabah, le ministère de l’Intérieur s’apprête à établir une liste noire contenant les noms de toutes les personnes non éligibles. Selon Assabah, qui ne cite ni les noms ni l’affiliation politique des «beznassa» concernés par ces instructions transmises à quelques partis, Tanger vient en tête, suivie de Taza et Al Hoceïma, Guercif, Oujda, Tétouan, Ouezzane, Taourirt et Larache. A Khémisset, un actuel député, selon Assabah, a même tenté de tâter le pouls de la direction de son parti pour savoir s’il était éligible. La réponse qu’il a eue l’a cloué sur place: en effet, le secrétariat général de sa formation lui a signifié qu’il était indésirable sur ses listes en particulier et toutes les listes en général.
Le dernier mot à la justiceLe député de Khémisset ne serait pas le seul dans ce cas de figure. Assabah affirme que plusieurs actuels élus et des notables, un peu partout au Maroc, ont pris contact avec les directions de leurs partis respectifs pour en avoir le cœur net quant à une éventuelle interdiction de candidature. Cela dit, comme le rappelle le journal, la démarche de l’Intérieur intervient pour éviter, plus tard, de mettre les partis concernés dans la gêne. Mais, en fin de compte, le dernier mot reviendra à la justice, si elle est toutefois saisie par les blacklistés. Les annales électorales du pays regorgent de cas où des personnes empêchées de se porter candidates ont eu gain de cause devant les tribunaux administratifs.