Il s’appelle Ahmed Moussaoui, et c’est un milliardaire rifain qui réside dans la commune de Béni Chiguer, près de Nador. Et le quotidien Al Akhbar, dans son édition de ce jeudi 30 juillet, nous apprend que cet homme est à l’origine d’une initiative assez originale: il propose de payer 1.000 DH à ceux qui accepteraient de vendre leur suffrage pour 200, voire 500 DH. On l'aura compris: l’homme est écœuré par la pratique d’achat des voix en vigueur dans plusieurs circonscriptions du pays, pratique qui biaise la concurrence entre les candidats. Surtout entre candidats nantis capables de débourser des fortunes pour se faire élire et d’honnêtes challengers qui n’ont que des promesses électorales. Justement, dans l’esprit d'Ahmed Moussaoui, donner de l’argent aux électeurs potentiellement corruptibles éviterait de les livrer pieds et poings liés aux candidats corrompus. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, il affirme en avoir marre de voir des candidats multiplier les promesses puis disparaître dans la nature, une fois élus. Enfin, pas totalement: ils sont toujours là pour spolier, corrompre encore et s'en mettre plein les poches. Il en veut pour exemple les localités proches de son fief du Rif où rien n’a été fait depuis des décennies pour améliorer le vécu des populations, surtout pour ce qui est de l’accès aux services de base.
Que dit la loi ?Offrir de l’argent à quelqu’un pour l’empêcher d’accepter un pot-de-vin, cela doit poser un sérieux problème de jurisprudence. Il est clair, sans être un érudit, que l’approche est condamnable en soi. Rien, en effet, n’empêcherait un électeur vénal d’empocher les fameux 1.000 DH et de prendre autant de billets bleus chez les candidats qui lui en offriraient. Et comment notre homme, Ahmed Moussaoui, ferait-il pour contrôler les éventuels dérapages? L’avenir nous en dira plus sur ce Robin des voix!