Après le retrait des groupes de l’opposition des travaux de la Commission de l’Intérieur, des Collectivités locales, de l’Habitat et de la politique de la ville à la Chambre des représentants, le ministre de l’Intérieur cherche à trouver un terrain d’entente entre opposition et majorité pour reprendre les discussions sur les projets de loi électorale. L’information est relayée par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia , dans son édition de ce jeudi 12 mars.
Selon la publication, la guerre des communiqués des partis de la majorité et de l’opposition "est sortie de l’enceinte de l’Hémicycle pour s’étendre ailleurs". Certes, la crise institutionnelle s’installe d’ores et déjà car, précise le journal, la Commission ne peut ni politiquement ni juridiquement adopter des projets de loi en l’absence de l’opposition.
Le quotidien estime que les partis de l’USFP et du PI veulent saisir la balle au rebond pour passer de la menace au boycott des élections et , partant faire avorter le processus électoral programmé durant cette année.
Raison pour laquelle, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, chargé du suivi juridique du cadre législatif des élections et de la supervisation du volet juridique, se trouve dans une course contre la montre pour sauver la situation.
Des sources proches, citées par le journal, croient savoir que Hassad mène des contacts pour faire revenir l’opposition à la table des discussions en tenant des rencontres avec Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP, Hamid Chabat, secrétaire général du PI, Mustapha Bakkoury, secrétaire général du PAM et Mohamed Abied, secrétaire général de l’UC. Mais, la mission de bons offices menée par le ministre de l’Intérieur bute sur la montée de tension entre l’opposition et la majorité non seulement au niveau des groupes parlementaires mais également sur le plan des bureaux politiques. Deux communiqués matérialisent cette confrontation, l’un émanant du bureau politique de l’USFP alors que l’autre est publié par les camarades de Nabil Benabdallah. Ces derniers considèrent que certaines pratiques des groupes de l'opposition au sein de la Chambre des représentants "dépassent, désormais, l'action d'opposition démocratique normale, pour verser dans la logique de l'entrave au fonctionnement normal des institutions ».
Le bureau politique du PPS estime que cette logique est "extrêmement dangereuse", faisant porter aux partis de l'opposition l’"entière responsabilité dans le risque de vider l'action institutionnelle de son sens".
L'adoption d'un esprit de dialogue, d'une approche participative et d'une méthodologie consensuelle ne signifie aucunement que l'opposition impose ses positions à la majorité et hypothèque l'action des institutions constitutionnelles via des « démarches de chantage », relève le communiqué, ajoutant que le PPS ne pourrait, en aucun cas, tolérer de tels agissements irresponsables même s'il était dans l'opposition.
La réaction de l’USFP n’a pas tardé à venir. Dans un communiqué, le bureau politique du parti a confirmé que le retrait des formations de l’opposition de la réunion de la Commission de la Chambre des représentants n’est qu’"un premier pas pour appeler à un dialogue sérieux à même de permettre à l’opposition de retrouver sa position constitutionnelle". Et d’estimer que l’approche unilatérale adoptée par le gouvernement pour la préparation de cet important chantier dans l’édification de l’Etat des institutions est apparue clairement au niveau de son attitude à l’égard des propositions de l’opposition qui n’ont eu pour objectif que de réunir les conditions et les mécanismes juridiques nécessaires afin de garantir la transparence de l’opération électorale.