Dans un entretien avec Le360, Jamal Karimi Benchekroun, jeune membre du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS), dresse un constat sévère: l’exécutif a, selon lui, failli à endiguer le chômage des jeunes, qu’il s’agisse des profils sans qualification professionnelle ou des diplômés en quête d’un premier poste. «Cette incapacité touche autant le marché du travail peu qualifié que le segment des diplômés», insiste-t-il.
Pour le responsable politique, l’une des clés réside dans une réforme structurelle et efficiente du système éducatif national, conçue comme levier stratégique pour améliorer l’employabilité. «Les gouvernements successifs ont trop tardé à s’attaquer à ce chantier», déplore-t-il. Le taux de chômage global au Maroc avoisine aujourd’hui les 13%, selon les données officielles.
Jamal Karimi Benchekroun rappelle que «la jeunesse est la principale ressource stratégique et le moteur du développement». Or, les indicateurs sont alarmants: près de 40% de chômage chez les diplômés de l’enseignement supérieur, environ 45% chez les jeunes en milieu rural, et 1,5 million de jeunes de 15 à 24 ans sans emploi, sans formation ni scolarisation, d’après le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Le même organisme évoque aussi 4,5 millions de jeunes de 15 à 34 ans en situation de chômage.
Face à ces chiffres, il regrette «l’inaction et le silence du gouvernement», et appelle à «tirer la sonnette d’alarme» en engageant une refonte complète du capital humain: un système éducatif robuste, scientifiquement orienté, inclusif et intégré, capable d’assurer l’insertion professionnelle, de stimuler la création d’opportunités et de soutenir l’initiative entrepreneuriale.
S’il admet que «tout n’est pas noir» et que des jeunes créatifs parviennent à se distinguer, il plaide pour que la jeunesse occupe une place centrale dans la gouvernance et le processus décisionnel, en particulier à l’approche des échéances électorales de 2026 et dans la perspective de réformes institutionnelles. «Seules les politiques conçues par les jeunes et pour les jeunes porteront des résultats tangibles. Il faut investir dans la force des nouvelles générations», conclut-il.








