Le PJD connait une situation financière délicate depuis sa cuisante défaite au scrutin de 8 septembre qui a grevé considérablement son budget. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 7 avril, que pour faire face à cette crise, le secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane, a créé une caisse spéciale qui sera alimentée par les dons des dirigeants, cadres et militants du parti.
Des contributions qui serviront à rembourser les dettes du parti, à payer des charges fixes et à financer quelques activités régionales et locales. Les choses se sont corsées quand la Cour des comptes a adressé une lettre au PJD lui notifiant de rembourser au ministère de l’Intérieur la somme de 8 millions de dirhams.
Une somme que le parti avait perçue comme avance au prorata du nombre des candidats qu’il avait présentés aux dernières élections. Sauf que le PJD n’a obtenu que 15 sièges à la chambre des représentants contre 125 sièges qu’il avaient glanés lors de la précédente législature. C’est dire que le parti des islamistes aura du mal à s’acquitter de ses dettes surtout lorsqu’on sait qu’il a échoué à collecter des dons malgré l’appel lancé par Benkirane aux membres du parti ainsi qu’aux anciens ministres et parlementaires.
Le quotidien Assabah rapporte que les dirigeants du PJD ont dû licencier des dizaines d’employés tandis que de nombreux militants sont acculés à payer, avec leur argent, le loyer des locaux du parti. Des sources indiquent que certains anciens ministres ont versé des contributions financières tandis que d’’autres ont refusé et ont même changé leurs numéros de téléphones pour couper tout contact avec la direction du parti.
Les mêmes sources indiquent que la contribution de Benkirane demeure modique par rapport au montant de sa retraire exceptionnelle puisqu’il ne débourse que 5.000 dirhams par mois. Un manque de «générosité» qui a rendu la majorité d’anciens ministres et parlementaires ainsi que les militants, qui avaient bénéficié de hauts postes de responsabilité, peu enclins à faire des dons.
Ce n’est pas tout, puisque des militants se sont plaints de supporter personnellement les frais des loyers après la défection du parti dont le budget a chuté de 30 millions à 3 millions de dirhams.