Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a reçu, ce mercredi matin à Rabat, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara, Horst Köhler. Après un entretien en tête-à-tête entre les deux responsables autour du règlement de la question du Sahara, sur la base de la proposition d’autonomie proposée par le Maroc, une réunion élargie a eu lieu. Y ont pris part le représentant du Maroc l’ONU, Omar Hilale, des membres du cabinet du ministre et le directeur du département ONU et organisations internationales au sein des Affaires étrangères.
Après Rabat, Horst Köhler devra se rendre dans les villes marocaines de Laâyoune, Dakhla et Smara. L’occasion d'appréhender la réalité politique, économique et sociale dans les provinces du Sud et de rencontrer nombre de responsables et acteurs locaux, dont Hamdi Ould Rachid, maire de Laâyoune, et le président du Conseil de la région de Dakhla, Yanja Khattat, par ailleurs un ancien membre dirigeant du Front séparatiste Polisario.
L’envoyé onusien arrive au Maroc après s’être rendu en Mauritanie et en Algérie, où il a également visité les camps de Tindouf.
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Cette tournée régionale intervient après l’adoption de la résolution 2414 du 27 avril 2018, par laquelle le Conseil de sécurité des Nations unies a réaffirmé la prééminence de l’Initiative marocaine d’autonomie, rappelé que le réalisme et l’esprit de compromis sont essentiels pour progresser vers une solution politique, réaliste, pragmatique et durable au différend régional sur le Sahara marocain, en demandant expressément aux pays voisins, et donc à l’Algérie, «d’apporter une contribution importante au processus et de s’engager plus fortement pour progresser vers la solution politique».
La résolution 2414 du Conseil de sécurité sur le Sahara marocain est venue apporter des éclaircissements portant sur trois points essentiels. Le premier se rapporte au statut historique et juridique à l'Est du dispositif de défense et aux agissements du Polisario. Concernant ce point, le Conseil de sécurité a confirmé le statut de la zone à l’est du dispositif de défense à savoir une zone tampon relevant des accords de cessez-le-feu, où ne saurait y avoir d’activités civiles ou militaires.
Le deuxième point définit la finalité du processus politique à savoir «parvenir à une solution politique réaliste, réalisable et durable basée sur le compromis», des termes qui s’identifient à la solution politique préconisée par le Maroc, dans le cadre de l’Initiative marocaine d’autonomie.
Le troisième point identifie clairement les acteurs en demandant expressément aux pays voisins, et donc à l’Algérie, «d’apporter une contribution importante au processus et de s’engager plus fortement pour progresser vers la solution politique».
La résolution du CS confirme, ainsi, le statut de l’Algérie en tant qu’acteur et partie prenante, qui doit s’impliquer de manière forte dans la recherche de la solution politique.
Côté humanitaire, la résolution du Conseil de sécurité réitère sa demande à l’Algérie d’honorer ses obligations internationales à l’égard des populations des camps de Tindouf, en lui demandant à nouveau que l’enregistrement des réfugiés dans les camps de réfugiés de Tindouf soit envisagé et en soulignant qu’il convient de déployer des efforts à cet égard.
Sur le plan de la stabilité régionale, le Conseil de sécurité situe le différend sur le Sahara marocain dans son contexte régional, en reconnaissant qu’une solution politique à ce différend permettra le renforcement de la coopération entre les pays du Maghreb et contribuera à la stabilité et la sécurité de la région sahélienne.
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Il convient de noter qu’à l’occasion de la réunion de Lisbonne en mars 2018 avec l’envoyé personnel, la délégation marocaine avait réaffirmé les fondamentaux de la position marocaine tels que rappelés dans le discours royal à l’occasion de la commémoration du 42e anniversaire de la Marche Verte, le 6 novembre 2017:
– Aucun règlement de l’affaire du Sahara n’est possible en dehors de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, et en dehors de l’Initiative d’autonomie, dont la communauté internationale a reconnu le sérieux et la crédibilité.
– Les expériences passées devraient permettre de méditer sur une évidence: le problème n’est pas tant de trouver une solution à cette affaire, mais plutôt d’arriver à définir le processus à suivre pour y parvenir, Il appartient, donc, aux parties à l’origine de ce conflit monté de toutes pièces, d’assumer pleinement leur responsabilité dans la recherche d’un règlement définitif;
– Le plein respect des principes et fondamentaux retenus par le Conseil de sécurité pour le traitement de ce conflit régional artificiel; l’organe onusien étant, de fait, la seule instance internationale chargée de superviser le processus de règlement;
– Le refus catégorique de tout dépassement, de toute tentative de porter atteinte aux droits légitimes du Maroc et à ses intérêts supérieurs, de toute proposition obsolète visant à écarter le plan de règlement des paramètres référentiels retenus, de l’insertion abusive d’autres sujets, lesquels sont traités par des institutions compétentes.