Le torchon brûle toujours entre les «enseignants contractuels» et les douze Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF). Le dialogue est toujours sur l’axe de la surdité. La grève se poursuit pour la troisième semaine et les cours sont perturbés dans plusieurs établissements de l’enseignement primaire et secondaire. Invoquant la continuation du service public, le ministère de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a adressé des correspondances aux directeurs des AREF, leur demandant de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le déroulement des cours, la continuité du service public et recenser les absents afin d’enclencher la procédure d’abandon de poste qui pourrait déboucher sur une révocation pure et simple.
Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui se penche sur ce sujet dans son édition de ce jeudi 21 mars, les directeurs des AREF ont posé un ultimatum aux «enseignants contractuels» grévistes, leur demandant de rejoindre leur établissement scolaire dans un délai d'une semaine, faute de quoi ils feront l’objet d’une procédure administrative d’abandon de poste. Cette procédure d’abandon de poste est prévue par le statut de la fonction publique.Les sources du quotidien précisent que les directeurs des AREF ont effectivement entamé cette procédure en intimant aux absents l’ordre de reprendre le service dans un délai d’une semaine. Mais cette démarche ne semble pas porter ses fruits, en raison de l’entêtement des grévistes qui réclament l’abandon de la formule de contrat.
Par ailleurs, ajoute le quotidien, la coordination nationale de ces enseignants compte organiser une marche samedi prochain à Rabat, et fait miroiter les prolongations avec une autre semaine de grève au cas où le ministère de tutelle ne donnerait pas suite à ses revendications. Dans les régions, des sit-in sont organisés devant les sièges des AREF par les coordinations régionales.
De même, poursuit le quotidien, la coalition nationale pour la défense de l’enseignement public a appelé à une marche nationale dimanche prochain à Rabat, en guise de solidarité avec ces «enseignants contractuels». Du côté du gouvernement, note le quotidien, le chef de l’Exécutif a fait savoir que cette grève ne se justifiait plus après les amendements des statuts des AREF, appelant les grévistes à mettre un terme à leur débrayage.