Le ministère de l’Education nationale est passé à la vitesse supérieure en ce qui concerne l’alternance linguistique. Quelques jours à peine après l’entrée en vigueur de la loi-cadre relative au système de l’éducation et de la formation, dont l’article 2 énonce ce principe, le ministère invite ses services extérieurs à donner corps à cette alternance, notamment pour les matières scientifiques.
Ainsi, et d’après le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 2 septembre, les directions régionales de l’éducation et de la formation ont été invitées à instaurer l’alternance linguistique dans les écoles primaires à compter de l’année scolaire 2019/2020, qui commence dans quelques jours. La mesure sera généralisée, à compter de cette année, à la cinquième et la sixième année du primaire et portera sur deux matières, les mathématiques et «l’activité scientifique».
La mise en œuvre de cette décision, à l’échelle locale, poursuit le quotidien, citant le cas de la direction provinciale de l’éducation et de la formation à Essaouira, vient en exécution des termes de deux circulaires adressées plus tôt par le ministère à ses services extérieurs. Il s’agit, précise le quotidien, de la circulaire 072/19, en date du 18 juin et 020/19 qui rentrent dans le cadre de la mise en œuvre de la Vision stratégique de la réforme 2015/2030.
Le ministère de l’Education nationale, ajoute le journal, estime que cette mesure permettra d’améliorer la qualité de l’apprentissage et de renforcer la maitrise des langues étrangères chez les élèves. C’est dans ce sens que le département appelle les cadres et le personnel des directions provinciales de l’éducation et de la formation à accorder tout l’intérêt qu’il faut à la réussite de cette opération afin qu’elle puisse atteindre les objectifs escomptés.
Le quotidien rappelle, par ailleurs, que l’initiative du ministère intervient en pleine polémique sur l’enseignement des matières scientifiques et techniques dans les langues étrangères, notamment le français. La décision, souligne le quotidien, coïncide avec la création d’un front d’opposition, conduit par l’ancien chef du gouvernement. Cependant, relève Al Akhbar, Abdelilah Benkirane a jusque-là échoué à rallier de nombreuses voix à ce front qui s’oppose à l’enseignement de ces matières en français et dans d’autres langues étrangères.
Par ailleurs, la décision du ministère intervient également au moment où le dahir portant promulgation de la loi-cadre 51-17 relative au système de l’éducation et de la formation vient d’être publié au Bulletin officiel, le 9 août. Ce texte a, rappelle également le journal, suscité un débat houleux au sein de la première Chambre du Parlement, notamment ses articles 2 et 31 qui parlent de l’alternance linguistique.