Des questions qu’on croyait bel et bien révolues demeurent malheureusement soulevées sur les réseaux sociaux par des voix rétrogrades dans le but d’occuper l’opinion publique et de la détourner des vrais débats qui lui permettront de s’inscrire dans la modernité et d’avancer sur la voie du progrès, du renforcement de la démocratie et des droits humains. En fait, une voix salafiste, condamnée pour implication dans des affaires terroristes avant de bénéficier de la grâce royale, est montée au créneau pour se distinguer sur cet axe rétrograde et demander à séparer les filles des garçons dans les salles de cours. Quelle revendication, lorque l'urgence est de défendre le développement de la société, sa promotion vers plus d’égalité, d’ouverture et de progrès, la consolidation de l’édifice démocratique!
Cette question et bien d’autres ont été soulevées par le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 17 septembre suite à la sortie hasardeuse, sur les réseaux sociaux, du cheikh Hassan Kettani au sujet de la mixité dans les écoles. En effet, au moment où les débats dans la société portent sur le nouveau modèle de développement annoncé dans les derniers discours du Roi, le remaniement ministériel qui devait intervenir avant la rentrée parlementaire, la réforme de l’enseignement, le service militaire et d’autres questions liées aux prochaines échéances électorales, le cheikh Kettani a dirigé les projecteurs vers la mixité dans les écoles. Et, pour donner une certaine dose idéologique à sa publication sur les réseaux sociaux, il a repris une histoire imaginaire ou réelle, rien ne le prouve, d’un médecin américain qui aurait réussi à convaincre cinq cents écoles du danger de la mixité. Cette intervention, précisent les sources du quotidien, intervient après une autre publication, allant dans le même sens, qu’il avait reprise en citant ses références salafistes.
Le cheikh s'étonne de se voir attaqué de toute part suite à cet appel à la séparation des sexes sur les bancs de l’école, se demandant quelle aurait été la réaction s’il avait appelé à l’application de la chariâ. Le dit et le non-dit, dans les postes du cheikh Kettani, interpellent à plus d’un titre. Il s’agit en fait d’un appel franc à l’extrémisme, enveloppé dans des concepts pour faire croire qu’il anime un débat dans le cadre de la différence et de la confrontation des opinions et des arguments. En lançant cet appel, le cheikh Kettani croyait que le Maroc allait renoncer à ses principes d’ouverture, de modernité, de progrès et de consolidation de l’édifice démocratique, oubliant les réformes lancées et suivies par le Roi dans tous les domaines pour bâtir un Etat moderne. Le cheikh, qui raconte le rêve d’un de ses semblables devenu par la suite, d’après lui, réalité, serait de même en train de rêver. Mais, comme l'avait dit l'humoriste et comédien français Coluche, «On croit que les rêves, c’est fait pour se réaliser. C’est ça le problème des rêves; c’est que c’est fait pour être rêvé».