Suite à la demande faite au gouvernement par la Ligue de l’enseignement privé pour bénéficier du Fonds public pour la gestion du Covid-19, le Syndicat national de l’enseignement (SNE) a appelé les pouvoirs publics à cesser toute aide inconditionnelle à ce secteur. Le SNE considère d'ailleurs que la conjoncture actuelle ajoute du crédit à ses revendications pour la consolidation d’un enseignement public performant et gratuit et le renforcement de tous les secteurs publics, avec à leur tête celui de la santé.
Le SNE estime que les propriétaires des établissements d’enseignement privé auraient dû, par solidarité et civisme, garantir les salaires de leurs enseignants. Il appelle ainsi le chef du gouvernement à réserver les fonds alloués à la gestion de la pandémie de coronavirus aux catégories les plus démunies de la population, au développement du secteur public et à l’amélioration des services sociaux, rapporte Al Massae dans son édition du mardi 24 mars.
Dans sa lettre adressée au chef du gouvernement, le SNE se félicite de la solidarité agissante dont font preuve de larges pans de la société marocaine, notamment les personnels de la santé et de l’enseignement, les sapeurs pompiers, les membre de la sûreté nationale et de l’armée. En revanche, le syndicat s’indigne du fait que trois associations représentant l’enseignement privé osent solliciter l’aide du gouvernement en prétendant que leur secteur est fragile et menacé de faillite.
Il faut rappeler que la Ligue de l’enseignement privé avait soulevé une vague d’indignation parmi les citoyens quand elle avait demandé à bénéficier du fonds réservé à la gestion du Covid-19. Dans la lettre envoyée au chef du gouvernement, ladite Ligue soulignait que la suspension des cours risquait d’impacter durement les finances des établissements d’enseignement privé qui seraient, dès lors, incapables d’honorer leurs engagements financiers envers les enseignants, les banques, l’administration des impôts et la CNSS.