Le Parti populaire espagnol (au pouvoir) vient de mettre en échec une tentative hostile au Maroc devant le Parlement espagnol. En effet, le PP de Mariano Rajoy a fait opposition à une proposition de loi présentée par les députés de l’extrême gauche, Podemos, et ceux de la gauche républicaine catalane, ERC, qui nuit aux intérêts du Maroc, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 12 et 13 mai. La proposition, précise le journal, conditionne la négociation de l’accord de pêche avec le Maroc à la «solution pacifique du conflit du Sahara dans le cadre du processus onusien».
Selon Assabah, qui cite l’agence officielle espagnole EFE, les députés du Parti populaire à la première Chambre du Parlement ont rejeté en bloc cette position présentée et soutenue par les deux formations partisanes du Polisario. Les autres partis se sont abstenus lors du vote, ajoute le journal.
Ce n’est pas la première fois que les deux formations d’extrême gauche prennent une telle initiative. Il y a un peu plus d’une année, le Sénat espagnol avait en effet rejeté une motion de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) appelant le gouvernement central à reconnaître officiellement la pseudo-RASD. Le Comité des Affaires étrangères du Sénat avait rejeté cette initiative grâce aux voix du Parti populaire (PP) qui avait voté contre. Malgré leurs votes unis, l’ERC, Podemos et le Parti nationaliste basque (PNV) n’ont rien pu face au PP. En revanche, les autres groupes se sont abstenus. La motion n’a donc pas été retenue.
Pour revenir à cette proposition, le journal n’a pas manqué de relever l’insistance du gouvernement espagnol à renouveler cet accord qui expire le 14 juin. Lequel accord permet aux bateaux européens, dont la majorité battant pavillon espagnol, de continuer à pêcher dans les eaux territoriales du Maroc. L’Espagne récuse en même temps les thèses du Polisario, qui se base sur une interprétation biaisée de l’arrêt de la Cour de justice de l’UE.
C’est ainsi, précise Assabah, que la sénatrice du Parti populaire, Clara San Damian, a expliqué que le rejet de la proposition d’ERC tient au fait qu’elle se fonde sur «des considérations politiques et qu’elle n’a rien à voir avec l’accord de pêche». Elle a également souligné que la question du Sahara marocain devra être réglée dans le cadre de l’ONU et que l’accord de pêche est tout à fait «conforme au droit international».
En outre, affirme le journal, cette décision du Parlement espagnol vient conforter l’action de la commission européenne qui a engagé récemment de nouvelles négociations avec le Maroc portant sur des aspects techniques du protocole d’accord de pêche.