Exclusif. Le film complet de la rixe Chabat-Lebbar

DiaporamaDeux heures après le discours du roi Mohammed VI appelant à privilégier l’intérêt de la Nation aux dépens des intérêts personnels, on assiste à une réelle querelle de charretiers entre le conseiller PAM Aziz Lebbar et Hamid Chabat, S.G de l’Istiqlal. Le360 donne la parole aux deux protagonistes.

Le 11/10/2014 à 16h43

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L’Hémicycle a connu une scène surréaliste, ce vendredi 10 octobre, juste après l’inauguration par le Souverain de la session parlementaire d’automne. Le roi y avait appelé les élus de la Nation à privilégier les intérêts du pays loin des clivages politiques et des intérêts personnels. Mais voilà que, moins de deux heures plus tard, lors d’un conclave de l’opposition, des élus en arrivaient aux mains: Hamid Chabat, S.G de l’Istiqlal, et Aziz Lebbar, sénateur du PAM, que son parti expulsera dans la même soirée. Le360 a donné la parole aux deux protagonistes.

Hamid Chabat: “Lebbar est un enragé”

« Nous venions de terminer une réunion des partis de l’opposition. M. Lebbar se pointe en costume et se dirige vers l’estrade où il a commencé à crier et gesticuler contre toute l’opposition, mais essentiellement en visant ma modeste personne. Quand Abdelkader El Kihel, député et S.G de notre Chabiba, est intervenu pour lui faire entendre raison, son comportement étant indigne d’un représentant de la Nation, il l’a mordu aux doigts. D’ailleurs, j’ai conseillé à M. El Kihel de se faire faire un vaccin antitétanique! Bon, si vous voulez la vérité, Aziz Lebbar était hors de lui parce que ce jour-là était publié le plan d’aménagement de la région de Fès. Un plan qui n’arrange pas ses affaires personnelles, ni celles de ses alliés qui tirent les ficelles: les islamistes du PJD. En tant que maire de Fès, je ne permettrais jamais à qui que ce soit de mettre la main sur le foncier d’une école publique pour y ériger un lotissement. Ma conviction est qu’il s’est pointé ce jour-là au Parlement pour torpiller l’action commune de l’opposition. C’est son cahier de charges et son parti, le PAM, qui a eu la conviction que l’homme avait son propre agenda, n’a pas hésité à le mettre à la porte ».

Aziz Lebbar: “Chabat, un chef de gang”

«Après l’ouverture de la session d’automne par Sa Majesté le roi, je suis allé me changer et je suis arrivé à la réunion des partis de l’opposition. A la fin de cette assemblée, je suis allé saluer le président de la deuxième chambre, Mohamed Cheikh Biadillah. Hamid Chabat, en passant à côté de nous, nous a lancé son célèbre et pas marrant du tout «Mebrouk El Aid». Je l’ai mal pris et je lui ai répondu par notre autre expression consacrée «Allah yakhoud el haq!» (Que Dieu rétablisse la justice!). C’est à ce moment-là qu’il m’a agressé avec un coup de poing. Par la suite, ses sbires, Abdelkader El Kihel en tête, sont intervenus pour m’emmener dans un couloir où ils m’ont copieusement tabassé. Je porterai plainte dans les plus brefs délais contre cet homme qui, non seulement, gère Fès à la manière des chefs de gangs, mais qui a étendu son réseau de milices à tout le Maroc et se permet de faire sa loi même au sein du Parlement. Hamid Chabat est un voleur, un assassin et un chef de bande. Je persiste et signe ».

Par Abdeladim Lyoussi
Le 11/10/2014 à 16h43