Elle a généré plus de 180.000 vues en 4 jours. La vidéo de la jeune Nafissa El Houwari a été financée, selon nos informations, par le PJD. Dans cette vidéo postée sur sa chaîne YouTube "Assal Morr" (Miel amer), la jeune femme s’évertue à expliquer que le festival Mawazine est responsable de tous les maux qui sévissent dans le pays et exhorte le public à boycotter la 12e édition de cette manifestation qui aura lieu du 24 mai au 1er juin à Rabat.
"Nous avons eu confirmation que cette vidéo a été produite et financée par le PJD", nous confient des sources de l’association organisatrice de l’événement "Maroc Cultures". Et d’ajouter : "c’est grave qu’un parti au gouvernement et auquel appartient le chef du gouvernement persiste à refuser de respecter les centaines de milliers de Marocains qui se rendent chaque année à Mawazine". Et de conclure : "le PJD n’est pas encore habité par la solennité de ses nouvelles fonctions. Ce parti oublie qu’il dirige un gouvernement, censé être celui de tous les Marocains".
Interpellé par Le360, Abdellah Bouano, président du groupe parlementaire du PJD, a déclaré n’avoir aucune information sur le sujet ni sur la vidéo de la jeune Nafissa El Houwari.
"C’est la faute à Mawazine"
Une chose est sûre, la vidéo en question a provoqué une réaction d’un groupe de "fans de Mawazine" qui ont à leur tour posté un autre montage vidéo, ce vendredi, pour répondre à la jeune femme. Si pour El Houwari "C’est la faute à Mawazine !", pour les adeptes du festival, les arguments présentés dans la première vidéo sont à remettre en cause.
Le financement par le PJD d’une vidéo hostile à un festival de musique intervient après les attaques de trois ministres PJDidistes contre Mawazine au conseil du gouvernement le 2 mai. "C’est la faute à Mawazine !" Tel est le mot d’ordre qui circule au sein de ce parti. Un mot d’ordre qu’il faudra bien se résoudre à changer après le concert de clôture de Mawazine le 1er juin. La tentative de diversion ne survivra pas à cette date. En revanche, les vrais sujets qui préoccupent les Marocains demeurent. L’incapacité à leur faire face, aussi.