La mission d’information parlementaire sur la farine subventionnée n’a toujours pas entamé ses travaux. On attend que ses membres se réunissent pour pouvoir déterminer le temps attribué à cette commission pour réaliser son enquête. Cette commission d’exploration avance encore plus lentement depuis la démission de son président, Hicham El Mhajri, qui a été désigné à la tête de la commission de l’Intérieur. Pourtant, ladite mission a été validée par le bureau de la chambre des représentants, contrairement à d’autres qui sont toujours en attente. Le président de la commission des finances, Abdellah Bouanou, souligne que la mission d’information sur la farine subventionnée a été constituée et que sa présidence a été attribuée à l’opposition, représentée par le PAM. Par la suite, ajoute le même intervenant, son président a présenté sa démission.
Ce faisant, poursuit-il, les membres de cette commission doivent se réunir pour désigner un nouveau président. Ce blocage, volontaire ou involontaire, suscite des doutes chez certains parlementaires qui craignent que cette commission ne soit définitivement enterrée. D’autant que tout le monde fonde beaucoup d’espoir sur cette mission pour faire la lumière sur les dysfonctionnements et la fraude qui caractérisent la gestion de la farine subventionnée. Un constat que reconnaît avec résignation Lahcen Daoudi, le ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du samedi 1er juin, que des sources internes au Parlement démentent l’existence de toute intention de dissoudre cette commission. Les mêmes sources indiquent que d’autres missions d’information connaissent la même inertie malgré leur validation par le bureau de la chambre des représentants. Il se se pourrait, croient les mêmes sources, qu’il y ait des divergences au sein de la commission ou qu’elle soit confrontée à un blocage par les parties concernées par cette enquête.
Le ministre Lahcen Daoudi avait avoué que la gestion de la farine subventionnée par la caisse de compensation subissait une «grande fraude». Il a reconnu qu’il était difficile de lancer une «chasse aux sorcières» dans ce domaine malgré la multiplication des campagnes de contrôle. C’est pour cela que le ministre a exhorté les citoyens à aviser les autorités compétentes quand la fraude est avérée pour sanctionner les contrevenants.
Parmi les dysfonctionnements constatés dans ce domaine, le remplacement des sacs de farine subventionnée destinés aux familles marocaines les plus démunies, par des sacs réservés à la farine normale. Une manœuvre qui permet aux fraudeurs de la revendre à un prix dépassant de plus de 30% le prix de vente officiel. Le ministre Daoudi avait, dans un premier temps, exigé que les minoteries ne livrent pas plus de 200 quintaux de farine à chaque distributeur parmi ceux figurant sur une liste préétablie. Mais il semble que toutes les mesures prises pour juguler cette fraude à grande échelle demeurent sans résultats probants tant les plaintes sont nombreuses.
