Ce mardi 27 août, sept ressortissants syriens croyaient, en arrivant au poste frontalier de Farkhana, entre Nador et Melilla, qu’ils étaient bien munis du sésame qui allait leur permettre de fouler le sol européen. Et ce, bien qu’ils se savent pertinemment munis de faux documents de voyage fournis par une mafia de l’immigration illégale.
Une tentative que la police marocaine des frontières a vite fait de déjouer, selon des informations rapportées par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 29 août. En réalité, c’est le comportement suspect de certains contrevenants qui a mis la puce à l’oreille des policiers, qui ont alors décidé de scruter de près ces passeports marocains qui ne collaient pas vraiment à la mine de ces «orientaux errants». Et banco. Les documents étaient falsifiés. Ce qui a conduit à l’arrestation des sept Syriens en infraction, en attendant de les interroger sur les personnes qui leur ont délivré de tels documents.
L’autre indice qui a attiré l’attention de la police des frontières serait que les sept Syriens voyageaient en groupe avec d’autres ressortissants arabes, dont deux Tunisiens, un Egyptien et un Yéménite, tous détenteurs de passeports de leur pays d’origine.
Al Ahdath précise ainsi que les différents services de la sûreté nationale sont actuellement à pied d’œuvre pour déterminer comment des immigrés syriens ont pu acquérir de faux passeports marocains. Le lien est déjà vite fait avec une bande de passeurs de migrants illégaux, dirigée par un Algérien, que la Brigade de lutte contre le crime organisé, relevant du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), avait démantelée il y a quelques mois, et qui se spécialisait dans la falsifications de documents marocains. Cette même bande a été à l’origine de la délivrance de deux faux passeports marocains à deux Tunisiens, eux aussi arrêtés au même passage frontalier de Farkhana.
Pour rappel, non loin de là, au port de Beni Ansar, un couple turc a été également arrêté au moment de quitter le territoire marocain, alors qu’il portait par devers soi pas moins de six passeports syriens falsifiés. Ce qui a permis de mettre à jour l’existence d’une filière turque qui s’activait sur les deux rives du Mare Nostrum, en vue de faire passer vers l'Europe les migrants stationnant en grand nombre sur la rive nord-africaine.