Après trois années d’absence passées entre la Turquie et l’Allemagne pour, officiellement, des raisons médicales, Hamid Chabat fait son come back pour tenter de reconquérir son fief électoral à quelques mois des prochaines législatives. Dans son numéro du mercredi 6 janvier, Al Massae rapporte les derniers agissements de l’ancien secrétaire général du parti de l’Istiqlal, que le quotidien qualifie de «campagne électorale avant l’heure». En effet, Hamid Chabat semble engagé dans une course contre la montre pour tenter de séduire à nouveau les électeurs de Fès, ville où il avait connu un succès politique par le passé. Depuis plusieurs jours, il multiplie les déplacements dans différents quartiers de la ville, histoire de se rapprocher des habitants. Dans cette agitation, Al Massae voit une dernière carte jouée par Hamid Chabat pour tenter de revenir sur le devant de la scène politique, après avoir été obligé de faire profil bas pendant trois longues années. Ce serait également sa dernière chance pour éviter la mort politique qui le guette depuis qu’il a quitté la tête de son parti dans des circonstances plutôt ubuesques. Mais y arrivera-t-il? A en croire des sources politiques consultées par le journal, la mission s’annonce déjà ardue pour l’ancien maire de la capitale spirituelle du royaume. Le temps passé loin de sa base électorale a en effet joué en faveur de ses adversaires, qui n’ont pas eu beaucoup de mal à se positionner. De même, l’échiquier politique local a été totalement redessiné et n’est plus ce qu’il était lorsque Hamid Chabat cumulait les victoires dans cette ville. Les mêmes sources soulignent, en outre, la perte par l’Istiqlalien de ses fervents soutiens au sein du parti, après s'en être pris à ses propres alliés lorsque la bataille faisait rage pour savoir qui allait présider aux destinées du parti de la Balance.
Et, comme le rapporte également Al Massae, il suffit de faire un tour sur les réseaux sociaux pour réaliser à quel point la mission de Chabat s'annonce difficile. Alors que son agitation n’a pas fait bouger ses adversaires qui, certainement, y voient de vaines tentatives, les utilisateurs des réseaux sociaux n’ont pas hésité à attaquer frontalement l’ancien maire, certains allant même jusqu'à lui rappeler une partie de son «passé noir». D’autres préfèrent lui rappeler les multiples échecs qu’il a essuyés, que ce soit dans sa gestion de la ville ou celle de son parti. L’ancien maire fait également l’objet d’accusations, certes non vérifiées, quant à sa gestion, à Fès, de certains projets stratégiques qui, contrairement à ce qui était attendu, ont créé plus de problèmes à la ville qu’ils n’en ont résolu.
Hamid Chabat semble donc clairement en ballottage défavorable en vue des prochaines élections, malgré ses dernières tentatives. Faut-il pour autant enterrer sa carrière politique? Rien n’est moins sûr !