Al Massae rapporte, dans sa version de ce vendredi 3 juillet, qu’une nouvelle "marche populaire" a eu lieu à Fès contre le patron du parti de la balance. La manifestation s’est déroulée dans le quartier Bensouda, soit au sein de "son propre fief électoral". Et c'est la deuxième fois en moins d'un mois que ce quartier, parmi les plus grands et les plus populaires de la ville spirituelle, laisse éclater sa colère à l’encontre de Hamdi Chabat, rappelle d’ailleurs le journal. La première manifestation avait eu lieu dans le complexe culturel de Fès.
Ainsi, mercredi soir, après la rupture du jeûne, les manifestants, munis de banderoles, sont descendus dans la rue pour scander des slogans hostiles au maire de Fès, accusé d'avoir dégradé la situation économique de la ville et urbanisé la cité de manière anarchique. Les manifestants ont en effet reproché à Chabat d’avoir opté pour la "prolifération du béton aux dépens de l'environnement et des espaces verts". "Chabat a morcelé les cimetières pour en faire des lotissements et des habitations" quasiment insalubres, ont-ils de même souligné.Selon des témoignages rapportés par Al Massae, d'anciens fidèles et partisans de Hamid Chabat faisaient partie de cette «rébellion contre le maire».
Les partisans du maire istiqlalien accusent, pour leur part, les militants du PJD d'Abdelilah Benkirane d'être à l'origine de ces manifestations et leur promettent une contre-offensive impitoyable. L'Istiqlal qualifie en effet ces manifestations de "manœuvres politiciennes menées par le PJD" pour écarter Hamid Chabat de la gestion de la ville.
A l'approche des élections communales et régionales du 4 septembre, la bataille pour la conquête de Fès s’annonce très rude entre les deux partis conservateurs. Les deux camps auraient tout intérêt à privilégier le débat politique démocratique, à promouvoir les intérêts de la ville et à éviter des confrontations stériles portant les germes de la violence. Sans "l'importante mobilisation des forces de l'ordre", la manifestation aurait en effet pu tourner au drame.