Ceux qui avaient espoir de voir le gouvernement intervenir pour plafonner les prix à la pompe seront certainement déçus. L’Exécutif a pris sa décision et il n’interviendra pas pour stopper la hausse continue du prix des carburants en leur fixant un plafond. C’est Al Ahdath Al Maghribia qui rapporte l’information dans sa «Une» du vendredi 4 mars.
En fait, la publication s’appuie sur un échange intervenu au Parlement. Le groupe de la Confédération démocratique du travail à la Chambre des Conseillers avait soumis deux propositions de loi sur lesquelles le gouvernement vient de trancher. La première concerne l’instauration d’un plafond pour les prix des carburants, de manière à stopper la flambée consécutive au renchérissement des cours à l’international suite aux tensions entre la Russie et l’Ukraine. La deuxième proposition concerne, de son côté, la mise en vente de la Samir pour profiter du contexte actuel qui permettrait d’en dégager des revenus conséquents.
D’après Al Ahdath Al Maghribia, le gouvernement a opposé un niet aux deux propositions. C’est ce qu’a confirmé le président de la deuxième chambre au groupe parlementaire qui les a initiées. Une correspondance du ministre délégué chargé des relations avec le Parlement a en effet informé que le gouvernement refusait les deux propositions, mais sans pour autant en donner les motivations.
Comme le rappelle la publication, ce refus intervient dans un contexte où les répercussions de la libéralisation des prix dans le secteur des hydrocarbures, intervenue en 2016 sous le gouvernement Benkirane, pèsent sur les finances des ménages. Le prix des carburants a atteint ces dernières semaines des sommets inédits, en ligne avec les cours du pétrole qui flambent, et se négocie désormais à son plus haut niveau depuis près d’une décennie.
Ce jeudi, le baril du brent a, par exemple, franchi la barre des 117 dollars, alimenté par les craintes que suscite la poursuite de la guerre déclenchée par la Russie à son voisin l’Ukraine. Ce niveau des cours n’avait plus été atteint depuis 2014, et la tendance haussière ne semble pas prête de s’estomper.
C’est ce qui a poussé les conseillers de la CDT à faire leur proposition de plafonnement. Leur idée est simple: retirer les hydrocarbures de la liste des produits libéralisés et instaurer une limite de prix qui, une fois franchie, active un mécanisme de subvention qui permet de soulager les finances des ménages. Mais cette proposition n’a pas été entendue. Du moins, pas pour le moment.