Intervention très édifiante de l’ancien Premier-ministre français Dominique de Villepin, ce samedi 14 mars au Palais des congrès de Dakhla. Dans un vibrant plaidoyer pour le renforcement du dialogue entre le Maghreb, l’Afrique et l’Europe, l’ancien chef de l’Exécutif français a tout d’abord, passé en revue les crises qui secouent la mer commune qu’est la Méditerranée, saluant au passage le rôle joué par le Maroc pour la pacification de la Libye en abritant et soutenant les pourparlers politiques entre rivaux libyens à Skhirat. A cet effet, Dominique de Villepin a affirmé s’opposer, avec la dernière énergie, à toute intervention militaire dans ce pays qui pourrait unifier et renforcer les lignes de front des jihadistes. Une position qui évoque le mémorable discours prononcé par Dominique De Villepin, alors Premier ministre sous Jacques Chirac, à la tribune des Nations Unies, pour marquer son opposition farouche à la guerre anglo-américaine contre l’Irak (2003).
Alertant sur les victimes collatérales des guerres antiterroristes, se comptant surtout parmi des civils sans défense, Dominique de Villepin a estimé qu’une lutte efficace contre le danger terroriste passait nécessairement par la mise en place de «stratégies de croissance». Il est erroné de réduire cette lutte à sa stricte dimension sécuritaire, puisque « pour un terroriste tué, il y en aura toujours deux, voire, plus, pour le remplacer », a-t-il indiqué, en attirant l’attention sur cette guerre d’images qui ne sert finalement qu’à « l’héroïsation » des terroristes aux yeux des citoyens lambda, y compris en Europe où le recrutement des candidats au jihad prend des proportions alarmantes.
Revenant sur le Maghreb et l’Afrique, Dominique de Villepin a mis une lumière particulière sur le dynamisme que connaît le Maroc, sur le plan politique, économique et social. En appelant à l’édification de ce qu’il a appelé « une Maison commune », l’ancien Premier ministre français a fait constater que cette maison a besoin d’architecte et que le Maroc a certainement, aux côtés de la France, un rôle central à jouer. Stabilité, paix, développement économique soutenu, politique sociale mettant l’élément humain au cœur de sa stratégie … Autant d’atouts qui donnent au royaume la capacité et la légitimité de rayonner sur l’Afrique, après avoir fait de belles preuves en Afrique de l’Ouest, a fait valoir Dominique de Villepin, en saluant les « efforts constants de Sa Majesté le roi Mohammed VI » pour faire bouger les lignes en Afrique.