Le dialogue social a un impact «considérable» sur les finances de l’Etat, a indiqué Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès de la ministre de l’Economie et des finances, chargé du Budget, au cours du point de presse d'hier, mardi 25 octobre 2022 à Rabat, à propos du projet de loi de finances (PLF) 2023.
A ce jour, le dialogue social a coûté 9,2 milliards de dirhams aux caisses de l’Etat, dont 2 milliards de dirhams de manque à gagner sur l’impôt sur le revenu (IR) après sa révision à la baisse, soit 8% des recettes de l’IR, et 6,788 milliards de dirhams des charges supplémentaires à la suite de la revalorisation des salaires des médecins et des enseignants-chercheurs, ainsi que la réforme du statut des fonctionnaires du ministère de l’Education nationale, du préscolaire et des sports, a indiqué le ministre.
S’expliquant sur le non-respect des termes de l’accord du 30 avril 2022 qui fait mention, selon les déclarations des syndicats, d'une augmentation des salaires de l’ensemble des fonctionnaires et salariés du secteur privé, Fouzi Lekjaa a précisé que «cet accord conclu avec le gouvernement ne comporte pas une augmentation des salaires à horizon 2023».
Au lieu de procéder à la revalorisation générale des salaires, «le gouvernement a opté pour la réforme des différents secteurs», a-t-il annoncé.
Le ministre a également ajouté que «cette réforme, plus bénéfique, n’exclut pas une augmentation des salaires comme cela a été le cas pour les enseignants-chercheurs qui ont bénéficié d’une importante revalorisation des salaires dans le cadre de la réforme du secteur de l’enseignement supérieur».
«Pour le moment, 26% des fonctionnaires ont bénéficié d’une augmentation des salaires dans le cadre de ce dialogue social. Après la réforme du secteur de l’Education nationale, qui compte 273.000 fonctionnaires, on passera à 75% de l’ensemble des salariés du secteur public», a annoncé le ministre chargé du Budget.
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Au sujet de la réforme de l’IR qui, selon les syndicats, aura un impact «minime» sur les salaires des fonctionnaires, le ministre a expliqué que cette réforme «n’est pas synonyme d’augmentation de salaire». Le fait que le gouvernement se passe d’une partie de cet impôt «ne veut en aucun cas dire qu’il procède à une augmentation des salaires d’une catégorie des contribuables. Cette lecture est fausse, c’est une regrettable confusion», a-t-il martelé.
Il a rappelé, dans le même ordre d’idées, que la réforme de l’IR ne concernait que 33% des fonctionnaires, étant donné que 67% sont exonérés de cet impôt. «L’objectif de cette réforme est de rendre aux travailleurs soumis à une retenue à la source une partie de leurs contributions», a-t-il expliqué.
Rappelons que le PLF 2023, après son approbation en Conseil des ministres et puis par les membres du gouvernement réunis en conseil, est soumis à la Commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants pour son examen.