La chambre des représentants a adopté à l’unanimité, mercredi dernier, les deux lois relatives à la délimitation des frontières maritimes du royaume. Bien que cette décision soit souveraine, le ministre des Affaires étrangères, Nacer Bourita, a tenu à souligner que le Maroc reste ouvert au dialogue.
En établissant la compétence juridique sur son domaine maritime, Rabat ne cherche pas à imposer le fait accompli, précise le ministre. D’autant que la délimitation des frontières demeure une question de portée internationale sujette à des négociations entre le royaume et d’autres pays limitrophes notamment l’Espagne. Un pays, souligne Bourita, qui est considéré comme un partenaire stratégique avec lequel le royaume est lié par des relations politiques, économiques et historiques fortes et anciennes.
Le quotidien Al Massae rapporte dans son édition du vendredi 24 janvier, que le ministre Bourita a indiqué que l’arsenal juridique relatif aux espaces maritimes constitue un système moderne et complet qui englobe toutes les zones maritimes sous la souveraineté nationale. Autant dire, précise le ministre, que ce système concerne toutes les côtes nationales que ce soit en Méditerranée ou sur l’océan atlantique sans aucune exception. Du coup, poursuit-il, la délimitation des espaces maritimes demeure une affaire intérieure et un décision souveraine conformément à la convention de l’ONU sur le droit de la mer.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui traite le même sujet dans son édition du vendredi 24 janvier, s'est focalisé sur la réaction de l’Espagne à l’adoption de ces lois par la chambre des représentants. Le ministère espagnol des affaires étrangères, précise le journal, a exprimé son opposition à cette décision. Le chef de la diplomatie, Arancha Gonzalez, a posté un tweet juste après l’adoption de ces lois dans lequel elle affirme que «lors de nos précédents contacts avec le Maroc, nous avons convenu ensemble de ne pas procéder à la délimitation des frontières maritimes d’une manière unilatérale».
Le ton de la ministre est monté d’un cran quand elle a affirmé que cette décision reste suspendue puisqu’elle a été prise par une seule partie alors qu’elle devrait faire l’objet d’une concertation entre Rabat et Madrid conformément au droit international en vigueur. Il faut préciser que dans le cadre de la convention onusienne sur le droit de la mer, plusieurs pays ont présenté des rapports aux Nations Unies pour délimiter leurs frontières. L’Espagne, le Portugal, la Mauritanie, le Sénégal et le Cap Vert ont même présenté des rapports conjoints. C’est dire qu’en délimitant ses espaces maritimes, le Maroc n’a fait qu’activer cette convention après son adoption par le conseil du gouvernement en 2017.