Fuite des médecins: l’aveu d’échec de Khalid Aït Taleb

Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé et de la Protection sociale.

Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé et de la Protection sociale. . DR

Revue de presseInterpellé au Parlement sur l’exode des médecins, le ministre de la Santé a affirmé que le gouvernement ne peut pas l’arrêter. Ce qu’il peut faire, et c’est en cours, c’est de mettre en place un cadre motivant pour les inciter à rester au pays. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 01/11/2023 à 22h04

Le ministre de la Santé et de la protection sociale a été de nouveau interpellé au Parlement sur la question de l’absentéisme des médecins et des infirmiers. Des députés de l’opposition, mais aussi de la majorité, ont relevé que ce phénomène concerne les différents centres hospitaliers régionaux et provinciaux. Ils exigent du ministre d’y trouver une solution.

Ce qui est pire encore, et les parlementaires l’ont également relevé dans leur intervention dans le cadre de session hebdomadaire des questions orales, c’est que des dizaines de médecins ont déjà présenté leur démission. D’autres, nouvellement diplômés, qui se comptent également par dizaines ont tout simplement refusé de participer aux concours de recrutement des médecins lancés dans différentes régions, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 2 novembre.

Le ministre s’est retrouvé dans une situation relativement gênante. Malgré l’arsenal juridique qui vient d’être mis en place pour encourager les médecins, mais également les infirmiers, à travailler dans les établissements publics, «on ne peut pas arrêter l’hémorragie et interdire aux médecins d’émigrer», a reconnu le ministre. Ils sont courtisés par plusieurs pays étrangers, notamment les pays industrialisés, qui offrent des salaires attrayants et des conditions de vie bien meilleures.

Selon le ministre, le Maroc a besoin aujourd’hui de 32.000 médecins et 65.000 infirmiers et professionnels de la santé, ce qui représente un total de 97.000 cadres médicaux pour couvrir les besoins de nos centres hospitaliers.

Pour retenir ceux qui sont déjà en fonction et attirer de nouveaux cadres, le ministre a mis en place un nouvel environnement juridique et organisationnel, notamment les groupements de santé régionaux. Il a aussi procédé à un réaménagement de la durée de formation, la ramenant de 7 ans et six ans et à la revalorisation des salaires des médecins et des infirmiers.

Mais, pour l’heure, la perspective d’une carrière à l’étranger continue d’attirer nos cadres de la santé. Cela d’autant que, selon un récent rapport sur l’exode des compétences médicales, cette émigration concerne toutes les catégories, depuis les étudiants en médecine jusqu’aux médecins spécialistes et les professeurs.

D’après la même source, un médecin marocain sur trois réside à l’étranger. Et selon une enquête réalisée par une association de médecins libéraux, les causes des départs sont notamment la recherche d’épanouissement dans les conditions de travail, les conflits avec l’administration ou encore pour des raisons familiales. La même étude tire le constat suivant: chaque année plus de 600 médecins quittent le pays.


Par Amyne Asemlal
Le 01/11/2023 à 22h04