Le site d’information du PJD se réjouit-il de la mort de civils tombés, hier mercredi, dans la fusillade meurtrière perpétrée à Tel-Aviv? C’est l’impression que donne en tout cas le traitement que le site du parti islamiste a fait de la fusillade. Sous ce titre «Des fedayiines tirent sur des sionistes à Tel-Aviv», le site en question a laissé planer délibérément l’amalgame entre une religion (être juif) et un projet d’occupation se réclamant d’une volonté divine (sionisme).
Un amalgame tendancieux destiné à faire croire que tous les Juifs sont des sionistes, alors que nombre de Juifs, y compris en Israël, s’opposent de toutes leurs forces à la politique «sioniste» de leurs gouvernements. Pour s’en apercevoir, il suffit de méditer un tant soi peu sur la réaction du maire de Tel-Aviv à la fusillade meurtrière d’hier mercredi. «Les véritables coupables de l'attentat terroriste qui a frappé Tel-Aviv la veille, et qui a coûté la vie à quatre personnes, n'étaient pas juste les deux terroristes, mais l'"occupation" et le gouvernement israélien», a martelé Ron Huldaï, qui a mis le doigt sur la véritable plaie en fustigeant la poursuite de l’occupation par son pays d’un autre pays, en l’occurrence la Palestine.
«Nous sommes sans doute le seul pays au monde, où une autre nation est sous occupation sans aucun droit civique», a affirmé le maire de Tel-Aviv, dans une déclaration qui a eu l’effet d’un tonnerre dans le microcosme politique israélien.
Venant du président du conseil de la plus grande ville en Israël, cette déclaration démontre, à qui veut bien voir, que «tout n’est pas que sionisme» en Israël, et qu’il reste encore des bonnes gens dans ce pays pour se mettre du côté du droit (Palestine) et non du bourreau (l’occupant sioniste).
Il faut savoir faire la différence entre judaïsme en tant que religion et sionisme en tant que projet politique qui a instrumentalisé la théorie raciste du « peuple juif élu » pour occuper la Palestine.
Malheureusement, la confusion entre les deux notions existe toujours et elle est savamment, voire tendancieusement, entretenue par certaines parties, -le cas du site officiel du PJD étant ici flagrant-, inspiré qu’il est par la théorie exécrable du «clash of civilisation» ! Une attitude qu’il faut condamner avec de force, d'autant plus qu’il s’agit ici du site d’un parti marocain au pouvoir.