Avant de se retourner contre la parti de la Rose, Benkirane avait demandé à Driss Lachgar de lui communiquer une liste des ministrables. D’après le quotidien Akhbar Al Yaoum qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 7 et 8 janvier, le chef de gouvernement désigné avait également demandé au patron de l’USFP de lui fournir une autre liste des départements ministériels que son parti aurait souhaité diriger.
Des sources proches des coulisses des négociations, citées par le journal, affirment que Driss Lachgar n’a jamais parlé publiquement de cet aspect de ses tractations avec Benkirane. Il n’a jamais fait, non plus, de déclarations où il insinuerait qu’après cette offre, il aurait fait désormais partie de la majorité gouvernementale. Le journal croit savoir également que le premier secrétaire de l’USFP n’a finalement pas communiqué les deux listes au chef de gouvernement désigné.
Ce faisant, estime le journal, l’USFP avait ses propres intérêts qui l’ont poussé à lier son sort à celui du «blocage du gouvernement». Benkirane a donc fini par exclure définitivement ce parti du nouveau gouvernement, se limitant, par la même occasion, à reconduire la majorité sortante, sans plus ni moins.
En effet, poursuit le journal, dans une déclaration faite vendredi en marge d’un événement organisé par le ministère de la Justice, Benkirane a affirmé qu’en principe, la composition de la majorité a été tranchée. «Nous nous sommes mis d’accord pour que la majorité gouvernementale soit formée avec quatre partis, le PJD, le RNI, le MP et le PPS», a-t-il affirmé, précisant que la réunion suivante avec ses trois partenaires sera consacrée a l’architecture du gouvernement et au nombre et la nature des portefeuilles qui devraient revenir à chacun des quatre partis.
Quant à Driss Lachgar, il a dû faire face à une réunion particulièrement houleuse du Bureau politique de son parti. Au cours de celle-ci, certains membres ont même exigé son départ pour avoir mal géré les négociations de formation du gouvernement. Cependant, dans son communiqué final, c’est au chef de gouvernement désigné que l’instance dirigeante de l’USFP s’en est rudement prise. L’USFP a notamment accusé Benkirane de manquer de tact et de diplomatie. Le parti reproche surtout au chef de gouvernement désigné d’avoir utilisé la Koutla comme épouvantail et comme moyen de pression pour pousser ses interlocuteurs à faire des concessions.