On l’aura noté à la faveur des récents événements qui ont marqué la scène politique: l’USFP reste muette et se tient à distance. Ainsi, le parti n’a pas réagi à la crise de l’Istiqlal, qui risque de faire perdre son poste au secrétaire général, Hamid Chabat, suite à des déclarations qui ont porté atteinte à l’intégrité territoriale de la Mauritanie, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 2 janvier.
Selon le journal, alors que l’Istiqlal avait tenté de jouer les intermédiaires pour réconcilier l’USFP et le PPS et faciliter, par la même occasion, la participation des socialistes au gouvernement, les amis de Driss Lachgar ont tenu à garder leurs distances dans les négociations pour la formation du gouvernement. Bien plus, l’USFP est restée neutre quant à la condition du RNI d’évincer l’Istiqlal du gouvernement. Ce faisant, les socialistes tiennent, sans doute, à préserver leur récent rapprochement avec le parti de la Colombe.
Apparemment, l’USFP prépare en douce sa prochaine entrée au gouvernement. Cependant, rappelle le journal, les tergiversations de l’USFP et l'obstination du parti à ne prendre aucune position claire et tranchée, concernant sa participation au gouvernement, a semé le doute au sein du clan du PJD. Même après la réunion de sa commission administrative, le communiqué final de cette instance décisionnelle s’est contenté de confirmer la position déjà annoncée par le Bureau politique, à savoir son intention de faciliter les négociations pour la formation du gouvernement, sans plus.
Bien plus tard, lorsque l’Istiqlal et son secrétaire général, Hamid Chabat, ont été attaqués de toutes parts, l’USFP s’est abstenue de participer à cette fronde. Pour toute réaction, le parti s’est contenté d’inviter le chef de file des socialistes mauritaniens, Ahmed Ould Daddah, à une visite au Maroc. Cette initiative est considérée par l’Istiqlal comme une volonté de dépasser la crise causée par les déclarations de son secrétaire général.
Ainsi, alors que l’Istiqlal a perdu tout espoir de faire partie du gouvernement, note le journal, l’USFP gagne malgré tout en marge de manœuvres dans des négociations qui semblent lui ouvrir la porte au futur gouvernement. La récente rencontre du Bureau politique avec le président du RNI, Aziz Akhannouch, semble confirmer cet état de fait. D'ailleurs, ce dernier, fort d’un groupement parlementaire formé du RNI et de l’UC, ainsi que de l’appui du MP, pourra également faire jouer la carte de l’USFP pour faire pencher la balance des négociations de son côté.