C’est l’un des postes ministériels les plus stratégiques, mais c’est aussi celui qui reste le plus entouré de flou à l’approche de l’annonce de la composition du prochain gouvernement.La logique voudrait que Mustapha Ramid, ministre sortant de la Justice et des libertés, soit reconduit à son poste dans le prochain exécutif, tant il est l’un des hommes forts du PJD sur qui le parti peut compter pour poursuivre une des réformes les plus importantes enclenchées ces dernières années, soit celle de la justice. Sauf que cela est loin d’être gagné. Ainsi, aussi bien Akhbar Al Yaoum, journal réputé proche de Ramid et du PJD, qu'Assabah, remettent en question, dans leur édition du lundi 3 mars, l’hypothèse de la reconduction. Akhbar Al Yaoum va jusqu’à parler d’un veto imposé par certains partis de la nouvelle majorité pour que le PJD, et donc Mustapha Ramid, ne puissent prétendre à ce ministère. D’ailleurs, les deux quotidiens arabophones reviennent sur la dernière sortie, ce week-end, de Driss Lachgar qui aurait clairement signifié que le parti de la Lampe avait perdu le ministère de la Justice et qu'un ministre d’un autre parti devrait y être nommé.
Assabah va jusqu’à déduire que l’USFP a de grandes chances de récupérer ce ministère puisque, dans ses déclarations, le premier secrétaire du parti de la Rose a rassuré les siens en leur annonçant que le parti aurait au moins deux grands ministères, ce qui lui assurerait une représentativité honorable au sein du prochain exécutif.
Pour sa part, Akhbar Al Yaoum parie sur une personnalité du RNI à la tête de ce département sensible, tant le parti de la Colombe est clairement positionné aujourd’hui comme deuxième force de la majorité.La même source souligne, par ailleurs, que si Saâd-Eddine El Othmani a accepté de lâcher le ministère de la Justice, il tient cependant à ce que Mustapha Ramid fasse partie de son équipe gouvernementale. Mais on ne sait encore quel ministère il pourrait prendre en charge.