Dans des termes très diplomatiques et avec un communiqué plein d'éloges pour le parti de l'Istiqlal, le SG du PJD a annoncé en début de soirée de ce mardi 3 janvier abandonner l'option d'une participation du parti de la Balance.
Abdelilah Benkirane, qui rencontre Aziz Akhannouch dès demain mercredi, se donne également une grande marge de manoeuvre pour ses tractations avec les autres partis politiques.
Les déclarations de Chabat contre la Mauritanie vont accélérer la formation du gouvernement. Le Secrétariat général du PJD, réuni samedi 31 décembre de manière extraordinaire, a décidé de renoncer à la participation de l’Istiqlal au futur gouvernement. Le Secrétariat du PJD a attendu la publication du communiqué du Conseil national du PI et la fin du week-end avant de rendre publique sa décision, ce mardi, suite à une deuxième réunion qui a porté cette fois-ci sur la possible composition du gouvernement. Une politesse à l'unisson des éloges dont a couvert le PJD le parti historique dans le communiqué, publié à l'issue des travaux du Conseil national.
Les formules de politesse ne sauraient toutefois cacher cette réalité : la participation au prochain Exécutif du PI était devenue problématique à plus d’un titre.
Une participation du PI au prochain gouvernement serait synonyme de l'envoi d'un très mauvais signal à la communauté internationale et surtout au voisin du Sud, la Mauritanie, pays ulcéré par les propos de Hamid Chabat sur son intégrité territoriale. Benkirane a invoqué un "cas de force majeure" pour justifier le renoncement au PI.
Chabat a disqualifié l'Istiqlal d'une participation au prochain gouvernement, offrant ainsi à Benkirane la possibilité de se soustraire à sa promesse de ne pas composer de gouvernement sans le parti de la Balance. Pour le PJD, il est grand temps de mettre fin au blocage que connaît la formation du prochain cabinet.
Le RNI n'est plus le seul parti à s'opposer à la participation de l'Istiqlal. Les derniers développements ont amené d'autres partis à adopter la même attitude envers le parti de la Balance. Même le PPS, indéfectible allié du PJD, a reconnu que les propos de Chabat sur la Mauritanie ont considérablement réduit les chances d'une participation du PI au prochain gouvernement. La présence de l’Istiqlal au prochain gouvernement constituant désormais une entreprise risquée pour les intérêts supérieurs du royaume.
A rappeler également que des dirigeants du parti islamiste, y compris les plus radicaux, ont fait pression sur Abdelillah Benkirane pour laisser de côté l’Istiqlal auquel il s’attachait mordicus et permettre enfin la formation du gouvernement. La décision du Secrétariat général du PJD semblait inévitable, tellement l'istiqlal était mûr pour tomber de l'arbre du prochain gouvernement. Chabat a fait du tort au parti de la Balance qui paie cash les égarements et les erreurs de son SG, à moitié démissionnaire. Et désormais, aucun blocage ne pointe à l'horizon pour que Benkirane annonce la formation d'un gouvernement qui se compose du PJD, PPS, RNI et MP.Voici par ailleurs l'intégralité, en langue arabe, du communiqué du Secrétariat général du PJD de ce mardi 3 janvier:
- blg_lmn_lm_03_ynyr_2017.pdf
