Future Chambre des représentants: l’équité de genre et les jeunes mettent les partis politiques face à leur responsabilité

Badr Zaher El Azrak, politologue et chercheur en droit des affaires, à l'Université Hassan II de Casablanca. (Y.Mannan/Le360)

Le 20/10/2025 à 15h16

VidéoLa simplification des conditions de candidature des jeunes et l’équité de genre renforcée à la Chambre des représentants, dispositions contenues dans le projet de loi organique, devraient inciter les partis politiques marocains à être à la hauteur de la nouvelle dynamique insufflée par le dernier Conseil des ministres.

Dimanche, le Conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI a adopté un projet de loi organisationnelle qui accorde aux jeunes candidats de moins de 35 ans des aides financières couvrant jusqu’à 75% des dépenses liées à leur campagne électorale.

Attachant la même importance à la représentativité des femmes au sein des instances élues, le projet de loi propose également de «réserver les circonscriptions électorales régionales exclusivement aux femmes, en soutien à leur présence au sein de l’institution parlementaire», peut-on lire dans le communiqué du Cabinet royal du 19 octobre.

«Cette loi organique va baliser le terrain aux partis politiques. Il reste cependant à ces derniers d’assumer leurs pleines responsabilités pour présenter davantage de candidatures de jeunes afin que l’institution législative soit mieux représentative et plus crédible vis-à-vis de la société marocaine», a estimé Badr Zaher El Azrak, politologue.

Jusqu’ici, les jeunes candidats ne bénéficiaient d’un soutien financier qu’une fois élus. Désormais, comme le rappelle Badr Zaher El Azrak, un jeune candidat peut désormais prétendre à un tel soutien.

Le projet de loi organique prévoit également la possibilité aux jeunes de se présenter comme indépendants, sans étiquette politique. Cette nouvelle disposition leur permet également de créer leur propre parti politique. «C’est une avancée importante pour les jeunes et la démocratie», a estimé le politologue. Ainsi, la prochaine Chambre des représentants comptera un total de 90 femmes issues des listes régionales au lieu des 60 actuellement.

La première étape consistera en la présentation des textes devant la commission parlementaire des lois et règlements issue de la Chambre des représentants et l’adoption en séance plénière des projets de loi. La Chambre des conseillers prendra le relais pour l’adoption définitive des textes vers le mois de décembre 2025.

Entre incitations financières, parité de genre renforcée et renouvellement générationnel, ce projet de loi pourrait bien marquer un tournant décisif dans la composition et la vitalité de la future Chambre des représentants.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 20/10/2025 à 15h16