Gaza: les appels au jihad dans les mosquées sont interdits, affirme Ahmed Toufiq

Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des affaires islamiques.. DR

Revue de pressePour le ministre, rien n’empêche les imams de dénoncer ce qui se passe en Palestine ou toute autre forme de barbarie et d’injustice, mais ils n’ont pas le droit d’appeler au jihad. Cela ne fait pas partie de leurs attributions. Une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 06/11/2024 à 19h34

Les imams prédicateurs dans les mosquées ont tout à fait le droit de dénoncer ce qui se passe à Gaza, en Palestine, mais ils n’ont pas pour attribution d’appeler au jihad. Il n’en ont pas le droit. C’est en substance ce que le ministre des Habous et des affaires islamiques a tenu à préciser, en réponse à une déclaration de Nabila Mounib, députée du Parti socialiste unifié (PSU, opposition).

Selon Assabah qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 7 novembre, le ministre a rejeté catégoriquement les allégations selon lesquelles son ministère aurait interdit aux imams d’évoquer la question palestinienne dans leurs prêches.

Ahmed Toufiq, poursuit le quotidien, répondait aux questions soulevées en ce sens par les députés, y compris l’élue du PSU, lors d’une réunion de la commission des Affaires étrangères, de la défense nationale et des affaires islamiques à la première Chambre.

Le rôle des imams et des prédicateurs, a souligné le ministre, se limite à se conformer à l’enseignement du prophète, aux prescriptions religieuses et aux principes de l’Islam, sans trop s’attarder sur les détails des choses et des faits.

«Ils ont l’obligation de dénoncer tout ce qui est contraire aux valeurs de l’Islam, tout comme ils ont le droit de rejeter la barbarie et l’injustice et de parler de la Palestine, mais ils n’ont pas le droit d’appeler au jihad ou la guerre sainte dans les mosquées, parce que cela aura de graves répercussions et que, de toutes les manières, les personnes venues faire leur prière ne sont pas concernées par cette question», écrit le quotidien.

L’appel au jihad, poursuit le quotidien citant le ministre, «entre dans le cadre des affaires politiques, et si l’imam s’estime dans l’obligation d’appeler à la guerre sainte, c’est la chose politique qui va en pâtir le premier. Cela, alors que l’objectif ultime du prêche est justement de prévenir contre le chaos».

De plus, souligne le quotidien, en citant Ahmed Toufiq, «en religion, le jihad est une responsabilité qui incombe à l’imam, dans le sens du dirigeant de l’État. Et l’appel au jihad dépend de plusieurs conditions, en premier les moyens pour le mener. De même que le jihad peut prendre plusieurs formes».

Cela dit, ajoute le quotidien, la députée a également appelé le ministre a encourager la recherche scientifique au sein de l’Université Al Qaraouiyine et d’œuvrer pour qu’il en sorte au moins 20.000 lauréats, contre seulement 23 actuellement, qui maîtrisent parfaitement la langue anglaise pour pouvoir répandre les enseignements de l’Islam.

«Notre religion, a-t-elle estimé, a besoin de cette élite qui, en plus de dominer son sujet, maîtrise les langues étrangères».

Par Amyne Asmlal
Le 06/11/2024 à 19h34