Le roi Mohammed VI et le président de la République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari, ont eu un entretien téléphonique durant lequel les deux chefs d’État se sont félicités «des avancées concrètes constatées au niveau du projet stratégique du gazoduc».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui revient sur le gazoduc Maroc-Nigeria dans son édition du mercredi 6 septembre, explique les raisons du satisfecit des deux chefs d’État, soulignant que, depuis l’annonce du projet, lors de la visite royale à Abuja, plusieurs réunions de travail de haut niveau ont été tenues pour faire de ce projet pharaonique une réalité.
Le journal cite ainsi le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qui, dans une précédente déclaration, s’était attardé sur «la concordance de la vision» des deux pays et leur engagement en faveur du développement du continent africain. Bourita détaille les facteurs clés pouvant assurer le succès d’une telle entreprise. D’un côté, le Nigeria a l’une des plus fortes économies du continent, avec le PIB le plus élevé. De l’autre, le Maroc a réalisé plusieurs projets d’infrastructures d’envergure comme le port Tanger Med ou le complexe Noor, entre autres. En plus de cela, la région de l’Afrique de l’Ouest dispose d’un important capital énergétique estimé à 31% des réserves de gaz du continent, soit 3,6 milliards de m3.
Le gazoduc Nigeria-Maroc est une réelle opportunité pour les pays qui se trouvent sur le tracé, notamment ceux de la CEDEAO, dont l’approvisionnement en gaz sera facilité.
Pour rappel, le point de départ du gazoduc, qui sera d’une longueur de 4000 km, se fera au Nigeria et traversera les 6 pays que sont le Ghana, le Togo, la Côte d'Ivoire, le Sénégal et la Mauritanie, pour arriver au Maroc. Ce projet est une extension du gazoduc ouest-africain, qui relie les puits de gaz nigérian aux pays importateurs comme le Bénin et le Ghana et dont la réalisation a commencé en 2005.