L’affaire est si compliquée que le procureur général du roi près la Cour d’appel de Rabat a ordonné à la police judiciaire d’ouvrir une enquête afin de rassembler davantage d’éléments.
Le litige oppose un gendarme à son supérieur, colonel et commandant de la caserne de Salé. Selon Assabah dans son édition du 1er décembre, le gendarme se plaint d’avoir subi des pressions de la part du haut gradé qui l’aurait chargé de guetter les mouvements du général de corps d’armée, Hosni Benslimane. Le plaignant a d’ailleurs fait part à ce dernier des détails de cette affaire rocambolesque pour clarifier les «vraies» raisons du litige.Dans sa déposition, le gendarme affirme ainsi que le colonel a voulu se venger de lui lorsqu’il a tout déballé à l’état-major de la Gendarmerie royale de Rabat, dans un rapport détaillé. Le plaignant y précise avoir subi des pressions de la part du colonel qui l’aurait contraint à accomplir des missions ne relevant pas de ses fonctions dont celle, notamment, de surveiller le général de corps d’armée.
Pour rendre à son subalterne la monnaie de sa pièce, le haut gradé, selon le plaignant, aurait soufflé à l’un de ses hommes, un commandant de la brigade des motards, de porter plainte contre lui pour diffamation en se servant de SMS envoyés à partir de son téléphone portable.Devenu accusé, le plaignant a reconnu que les SMS émanaient bel et bien de son portable qu’il avait perdu, a-t-il précisé, dans des conditions obscures. Ce qui ne l’a pas empêché d’être déféré devant le parquet général du tribunal de Salé pour diffamation et outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. Cependant, en examinant le dossier, le procureur du roi a estimé que les accusations ne tenaient pas debout et a décidé de transmettre le dossier au juge d’instruction pour approfondir l’enquête.
Selon le journal, le plaignant a été surpris par les témoignages de ses collègues qui ont confirmé les griefs retenus contre lui. Mais certains d’entre eux se sont ensuite rétractés et lui ont avoué avoir subi des pressions de la part du colonel. Autant d’aveux que le gendarme a pris soin d’enregistrer pour sa défense devant le parquet général. Affaire à suivre.