L’ONU, le Maroc et l’Algérie ont été unanimes à exprimer leur satisfaction quant aux conditions dans lesquelles s’est déroulée la rencontre de Genève sur le Sahara. Mais on ne peut dire que l’Algérie et le Polisario aient pour autant changé d’un iota leurs positions classiques, par le passé, le principale obstacle devant une solution au conflit autour du Sahara marocain, commente le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 8 et 9 décembre.
Ce qui fait dire à la diplomatie marocaine que «l’atmosphère positive» dans laquelle s’est passée cette première rencontre «n’est pas, à elle seule, suffisante», ajoute le journal. Aussi, d’après Al Ahdath Al Maghribia, le Maroc s’attend-t-il à ce que, lors de la deuxième table ronde, les autres parties fassent preuve d’engagement à mener des «discussions sérieuses et profondes».
Faisant montre de beaucoup d’optimisme, souligne le journal, l’Envoyé personnel du SG des Nations Unies, Horst Köhler, se dit, lui, convaincu qu’«une solution pacifique à ce conflit est possible». Pour ce dernier, cette première rencontre est «un pas important vers un processus politique renouvelé pour l'avenir du Sahara». Dans sa lancée, Köhler s’est également dit content que les parties aient fait preuve d’engagement pour ces discussions.
Naturellement, laisse entendre le journal, il ne faut pas prendre pour argent comptant l’optimisme affiché de l’Envoyé personnel d’Antonio Guterres, qui est avant tout un diplomate qui aspire à réussir là où ses prédécesseurs ont échoué.
Le Maroc n’a d’ailleurs pas tardé à remettre les choses à leur place. Le climat positif qui a marqué le déroulement de cette rencontre n’est pas suffisant pour tirer des conclusions tranchées, a notamment affirmé la diplomatie marocaine. «Il faut que cela soit traduit en une véritable volonté de changer la situation», a notamment signifié le chef de la diplomatie marocaine, tout en exprimant sa crainte que cet élan constructif ne soit freiné par une absence de volonté politique du changement chez les autres parties.
D’après Al Ahdath Al Maghribia, le Maroc est résolument engagé dans ce processus politique soutenu par l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, et compte participer, avec le même engagement, à la deuxième table ronde qui sera organisée l’année prochaine.
Une chose est pourtant certaine, écrit pour sa part le quotidien Al Massae dans son numéro du week-end, le Maroc n’est pas prêt à s’inscrire dans des discussions stériles. «Ce serait une perte de temps pour la communauté internationale, d’autant que cela risque de compromettre le processus de recherche d’une solution politique à ce conflit», rapporte le journal.
Le Maroc s’attend donc «à ce que la prochaine rencontre capitalise sur cette atmosphère constructive pour aller vers l’expression d’une volonté politique réelle de la part des autres parties en vue d’une solution», précise Al Massae.
Et au journal de souligner qu’il est clair que les discussions de la première table ronde n’ont abouti à aucune résolution probante, hormis la décision unanime des parties de les poursuivre, début 2019, dans le cadre d’une deuxième table ronde.
Cependant, souligne le journal, le communiqué du Secrétaire général de l’ONU a limité d’une manière sans équivoque le cadre de ces rencontres en se référant à la résolution 2440 du Conseil de sécurité. Laquelle résolution assigne, dans son paragraphe 2, à cette table ronde un objectif précis qui est de parvenir à une solution pragmatique, réaliste et fondée sur le compromis. Et cela est très important.