Le 106e Sommet de l'OIT (Organisation internationale du travail), à Genève, ne s'est pas passé sans heurts pour la délégation syndicale marocaine, menée par l'Union marocaine du travail (UMT).
Assabah rapporte ainsi, dans son numéro de ce mercredi 14 juin, que la Confédération démocratique du travail (CDT), l'Union générale des travailleurs marocains (UGTM, pro-Istiqlal) et l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM, pro-PJD) ont déposé une plainte auprès du directeur général de l'OIT contre le ministre Mohamed Yatim. Les trois syndicats accusent le ministre islamiste de l'Emploi d'avoir favorisé l'UMT en lui confiant la présidence de la délégation marocaine.
Les trois centrales mécontentes de Mohamed Yatim affirment, dans leur plainte, que le ministre n'a pas respecté la représentativité des syndicats selon leur présence au Parlement (deuxième Chambre) et les résultats des dernières élections professionnelles. Elles lui reprochent aussi d'avoir violé deux accords de principe, signés respectivement entre les centrales syndicales en février et avril derniers, pour que la présidence des délégations syndicales nationales se fasse selon un système de rotation. D'ailleurs, Assabah rappelle que ce système de rotation de la présidence de la délégation nationale participant aux congrès régionaux, arabes et internationaux a été instauré dès les premiers mois du gouvernement Youssoufi en 1999.
Al Ahdath s'intéresse également au sujet, mais pour apporter un autre son de cloche. Selon ce quotidien, la responsabilité dans la désignation de l'UMT à la présidence de la délégation marocaine au 106e congrès de l'OIT incomberait à Abdeslam Seddiki, prédécesseur PPS de Mohamed Yatim, et non à ce dernier. Un proche du ministre islamiste a ainsi déclaré à Al Ahdath que Mohamed Yatim ne pouvait avoir pris une telle décision juste après sa prise de fonction mais qu'il veillerait, dans l'avenir, au respect des accords antérieurs entre les centrales syndicales et le gouvernement, en sa qualité de ministre de l'Emploi.