Lundi dernier, le roi Mohammed VI a proposé aux chefs d’Etat africains le lancement d’une initiative pour lutter contre le coronavirus dans le continent noir. Au cours de deux entretiens téléphoniques avec les présidents ivoirien et sénégalais, le souverain a préconisé l’élaboration d’un cadre opérationnel visant à accompagner les pays africains dans la gestion de cette pandémie. Durant les derniers quatorze ans, le principe diplomatique des tournées royales en Afrique était basé sur le partenariat et la logique gagnant-gagnant. Mais, dans les moments où l’humanitaire doit primer sur toute autre considération, le Maroc oublie la logique du profit et s’empresse d’adopter celle du partage, comme cela a été le cas avec les immigrés subsahariens et comme c’est le cas aujourd'hui avec le Covid-19. De l’avis des observateurs étrangers, le roi du Maroc a remporté plusieurs victoires successives dans la lutte avec cet ennemi invisible qu’est le coronavirus. Sur le plan sanitaire, les mesures proactives, prises à temps, ont réussi à circonscrire la propagation de la pandémie.
Afin d’atténuer les répercussions sociales de cette crise épidémiologique, des dispositions urgentes et efficaces ont été prises en faveur des salariés, du secteur informel et des familles les plus démunies. Sur le plan économique, le Maroc ne s’est pas contenté de soutenir les entreprises en difficulté. En effet, il a sorti son stock de réserve pour l’exporter vers les pays amis. Le fait que le président tunisien et le roi d’Espagne aient eu, avec le souverain, des entretiens téléphoniques consacrées au renforcement de la coopération, signifie que le Maroc a gagné plusieurs paris en pleine crise du coronavirus. Faut-il rappeler que des entreprises françaises, belges et autres rivalisent pour importer des produits marocains comme les gants et les produits désinfectants? N’est-ce pas là une preuve que le roi Mohammed VI a adopté une stratégie offensive exemplaire contre la pandémie?
Dans un éditorial publié par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mercredi 15 avril, l’auteur Younès Dafkir souligne que, contrairement aux autres dirigeants du monde, le roi n’a pas adressé de discours à la nation en cette période de crise sanitaire. Le souverain a jugé qu’il ne fallait pas perdre de temps et est passé directement à l’acte en décrétant l’état d’urgence sanitaire, en toute conformité avec la loi et la Constitution. D’ailleurs, les Marocains peuvent voir tous les jours, sur les écrans de télévision, le roi exercer ses prérogatives constitutionnelles lors des séances de travail ministérielles ou des réunions avec de hauts responsables sécuritaires et militaires. Des images qui montrent que le roi travaille beaucoup plus qu’il ne parle, dans cette lutte effrénée contre le virus.
Au Maroc, le gouvernement poursuit son travail et le parlement continue à exercer sa mission de contrôle des politiques publiques. Il faut dire que le roi du Maroc s’est formé très tôt à ce tout ce qui préoccupe actuellement les gouvernements à l’échelle internationale. Le souverain veille, ainsi, à ce que les mesures exceptionnelles ne se transforment pas en dispositions autoritaires, à ce que l’économie du pays ne s’écroule pas et à ce que les pauvres ne paient pas tous seuls la facture de la catastrophe ou de la force majeure. Depuis son accession au trône, le souverain a fait preuve d’une sagesse audacieuse car, même pendant l’apparition des menaces terroristes, il n’a pas sacrifié la démocratie au tout sécuritaire. Face aux Printemps arabes, il a privilégié la démocratie et le développement économique pour sortir le pays des turbulences régionales. Le souverain applique aujourd’hui la même recette, avec autant de sagesse et d’audace, pour sortir le pays de cette pandémie mortelle sans trop de dégâts.