Le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, a accusé le gouvernement d’El Othmani d’avoir échoué dans la gestion de la pandémie et d’avoir raté plusieurs occasions de mettre en œuvre des réformes indispensables pour la relance de l’économie.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 28 septembre, que le patron du PI a indiqué que la propagation du Covid -19 a aggravé la détérioration de la situation socio-économique dans le pays. «Cette récession va nous mener droit dans le mur, voire même faire régresser le Maroc aux niveaux des indicateurs économiques et sociaux que connaissait notre pays dans les années 90».
Le leader de l’Istiqlal, qui intervenait lors d’une réunion virtuelle du comité central de son parti, a fustigé le gouvernement en indiquant que la crise épidémiologique a mis à nu les dysfonctionnements et les carences structurelles profondes dans les domaines socio-économiques. Il a notamment cité la précarité du système de santé, la prédominance alarmante du secteur informel et l’aggravation des disparités sociales dans plusieurs secteurs stratégiques comme la santé et l’enseignement.
Du coup, ajoute Baraka, le gouvernement a raté une occasion en or pour préparer l’après-confinement. D’autant plus, poursuit-il, que l’Exécutif avait bénéficié de moyens financiers considérables fournis par le Fonds de gestion créé par le roi Mohammed VI pour la lutte contre la pandémie.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que Nizar Baraka accuse le gouvernement d’avoir été victime de son autosatisfaction en anticipant sa victoire sur le Covid-19 alors que la pandémie circulait toujours. C’est ainsi, précise-il, qu’il s’est empressé de rassembler les malades atteints du coronavirus de toutes les provinces dans deux hôpitaux de campagne à Benslimane et Benguerir. Et Baraka de marteler que la prorogation du Covid après l’assouplissement du confinement a chamboulé toutes les certitudes du gouvernement. Du coup, souligne-t-il, la situation économique, sociale et sanitaire s’est aggravée, signant ainsi l’échec de l’approche gouvernementale dans sa gestion de la pandémie.
Ce qui est encore plus aberrant, poursuit le patron du PI, c’est que l’Exécutif «n’a aucune considération pour les citoyens, ne respecte pas leur intelligence et leur dignité en les traitant comme des mineurs qui doivent se contenter d’appliquer des décisions aussi improvisées soient-elles. Tout le monde a en mémoire ce qui s’est passé pendant la période de l’Aïd Al Adha, la rentrée scolaire, le dossier des Marocains bloqués à l’étranger ainsi que la gestion de la communication gouvernementale». Autant dire, conclut Baraka, que le gouvernement actuel a montré ses limites, d’autant que la majorité des Marocains doutent très fort dans ses capacités à gérer cette crise multidimensionnelle.