Ce nouveau dispositif installé dans les locaux des communes a de quoi intriguer. Les agents et les fonctionnaires viennent de découvrir un réseau de caméras installées un peu partout dans les locaux des collectivités territoriales. Selon le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son numéro du jeudi 6 janvier, les directeurs des services dans les collectivités territoriales ont, en effet, décidé de contrôler les dépendances et les fonctionnaires grâce à un nouveau dispositif de vidéosurveillance qui vient d’être mis en place.
Sont particulièrement concernés par ce nouveau mode de contrôle et de surveillance, les services de légalisation. Les opérations ciblées, précise le quotidien, sont la légalisation des documents, des copies conformes, la tenue du registre de légalisation et l’authentification de signatures. Les caméras installées au-dessus des têtes des fonctionnaires de ces services sont directement liées à l’ordinateur du directeur des services. Ce dernier peut également visionner les images de surveillance, à l’aide d’une application dédiée.
Le directeur des services, anciennement secrétaire général de la commune, peut également, par ce même dispositif de vidéosurveillance, visionner ce qui se passe dans les services de l’état civil et donc contrôler toutes les opérations effectuées au niveau de ces services, de l’enregistrement des naissances à l’établissement des extraits d’actes de naissance. Bien sûr, dans la recherche de plus de proximité, certaines communes sont divisées en plusieurs annexes. Mais ces dépendances sont également toutes reliées au nouveau réseau. En principe, cette nouvelle manière de contrôler les services des communes devrait permettre de lutter plus efficacement contre la corruption.
Sauf que, pour les fonctionnaires, c’est une source de suspicion. Les directeurs de services étant leurs supérieurs hiérarchiques et donc chargés, entre autres, de leur évaluation et par delà de leur promotion et avancement, les fonctionnaires des services concernés craignent que cet outils ne soit utilisé à l'encontre de leurs intérêts. Dans certaines communes qui relèvent des provinces de Nouaceur, Berrechid et Mediouna, dans les environs de Casablanca, les fonctionnaires n’ont pas caché leur mécontentement en découvrant ces installations dans leurs bureaux, précise le quotidien.
D’après Assabah, la mise en place de ce réseau de vidéosurveillance a d'abord été initiée dans les communes qui viennent de faire l’objet d’une mission d’inspection de la Cour des comptes. Les rapports remis par les magistrats des Cours régionales des comptes évoqueraient justement, souligne le quotidien, des cas d’enrichissement injustifié chez certains fonctionnaires de communes. Bref, souligne Assabah, ce dispositif ne va pas se limiter aux espaces de contact entre fonctionnaires et usagers, mais également à d’autres dépendances des communes comme les dépôts et les fourrières. Et ce, estime le quotidien, dans le souci de préserver le patrimoine des collectivités territoriales et en assurer la bonne gouvernance.