Gouvernance: l'IGF va auditer les comptes des ministères après le départ de leurs titulaires

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Revue de presseKiosque360. Les contrôleurs de l’Inspection générale des finances (IGF) ont été chargés d’auditer les comptes des ministères après le départ de leurs titulaires. Cet audit entre dans le cadre d’un contrôle ordinaire effectué à chaque changement de l’équipe gouvernementale.

Le 28/09/2021 à 19h51

L’inspection générale des Finances (IGF) va réaliser un audit complet des différents secteurs ministériels du gouvernement sortant. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 29 septembre, que les inspecteurs de l’IGF vont contrôler les comptes relatifs au mandat précédent, au niveau de tous les départements. Les ministres du nouveau gouvernement vont, quant à eux, prendre leurs fonctions sans être inquiétés, au niveau de cette inspection, des conséquences de la gestion de leurs prédécesseurs en matière de marchés publics conclus ou de nominations aux hauts postes de responsabilité. 

Des sources indiquent que cet audit entre dans le cadre d’un contrôle ordinaire du ministère de l’Economie et des Finances (MEF), effectué à chaque changement de l’équipe gouvernementale. Il faut rappeler que l’IGF, qui relève du MEF, a été créée par un texte de loi daté du 14 avril 1960 qui fixe de manière précise ses attributions, missions et prérogatives. Ce corps d’inspection dispose de larges prérogatives en matière de contrôle et d’audit des agents de l'Etat, des collectivités locales, des établissements et entreprises publics.

Le quotidien Al Akhbar rapporte que l’IGF peut, par ailleurs, procéder à une demande du gouvernement ou du MEF pour l'évaluation de politiques publiques à caractère financier ou budgétaire. Sauf qu’il y a un hic, car ce pilier central du dispositif institutionnel n’a jamais été reformé depuis sa création il y a plus de soixante ans. Aussi, son efficacité n'a-t-elle cessé de se diluer au fil des ans et son rôle s’est finalement cantonné à la vérification de certains projets et à des audits restreints de la politique publique. Fini, cependant, le temps où des rapports de l’IGF étaient à l’origine de scandales financiers qui ont fait date au Maroc, comme celui de l’ONPTT ou encore du CIH, dont les mis en cause se sont retrouvés en prison. 

Aujourd'hui, ce corps d’élite, qui ne compte qu’une centaine d'inspecteurs, ne peut répondre aux exigences de la bonne gouvernance et de la rationalisation des dépenses. Pourtant, beaucoup de voix dans l’hémicycle appellent, depuis des années, à une réforme totale de l’IGF. Les députés de l’Istiqlal avaient ainsi demandé à ce que ce corps soit rattaché directement au chef du gouvernement. Ce n’est que vers la fin de l'année 2020 que le ministre de l’Economie et des Finances sortant, Mohamed Benchaâboun, a promis de dépoussiérer ce dossier qui traîne depuis des années.

Par Hassan Benadad
Le 28/09/2021 à 19h51