Gouvernement Benkirane II : Accouchement dans la douleur

Brahim Taougar - Le360

Revue de presseLes négociations entre Benkirane et Mezouar semblent une énigme insoluble. Les journaux de ce lundi 9 septembre abondent en spéculations sur les ministrables et leurs noms, à défaut d'obtenir des informations fiables auprès des partis politiques concernés.

Le 08/09/2013 à 21h50

Al Akhbar, citant une source gouvernementale, relate "les moments difficiles qu'ont été les six rounds des négociations entre le chef du gouvernement Benkirane et Mezouar, patron du RNI, pour parvenir à un accord mettant fin à un cabinet minoritaire après le départ de l'Istiqlal". Selon le quotidien, "les négociations ont été entravées par les faucons du parti de la lampe et par la campagne médiatique islamiste menée via des sites qui ont fait pression pour que Mezouar adopte une position souple". "Dans ce climat, Berkirane a toujours assuré à son interlocuteur que sa position importait avant tout, avant celle de ses faucons du PJD".

En outre, Benkirane avait demandé à Mezouar, selon toujours Al Akhbar, "de bouder la presse, et d'entourer de confidentialité les négociations pour en assurer le succès". Mais, ajoute le quotidien, si Mezouar a respecté ces consignes, cela n'a pas été le cas de l'autre camp : “le patron du RNI a été à chaque fois surpris, au lendemain des négociations, par les attaques virulentes des faucons via leur leur bras médiatique". Aussi, dans un éditorial, Al Khabar estime que "Mezouar n'a pas réussi à imposer la restructuration générale du gouvernement". Le journal croit par ailleurs savoir que deux femmes ministres, dont ni les noms ni les partis politiques ne sont précisés, s'ajouteront à Bassima Hakaoui.

Un accouchement difficile

Al Massae précise pour sa part que "les deux hommes devraient trancher lundi ou mardi lors de l'ultime et dernière étape des négociations". Ils devraient en effet mettre en place l'architecture et la composition du gouvernement Benkirane II avant de les soumettre au cabinet royal." Cette nouvelle équipe commencera "à exercer légalement sans que cela ne nécessite l'aval du Parlement, et ce en conformité avec l'article 88 de la constitution", précise Al Massae

La naissance du gouvernement Benkirane II aura donc été pour le moins compliquée, les parties concernées étant idéologiquement en décalage et ayant chacune son orientation politique, sociale et économique. Et les deux hommes ont dû faire face à une situation d'autant plus délicate que leurs partis respectifs attendaient énormément d'eux.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 08/09/2013 à 21h50