C’est devenu quasiment inévitable après la formation de chaque nouveau gouvernement. Plusieurs «experts» ont ainsi toqué à la porte de Aziz Akhannouch, chef de l’Exécutif, afin de proposer leurs services, rapporte Al Akhbar dans son édition du lundi 15 novembre. Les sources du quotidien affirment que les bureaux du chef du gouvernement ont reçu une dizaine de dossiers d’experts proposant leurs services et sollicitant une accréditation pour pouvoir travailler avec les différents départements ministériels. Comme le précise le journal, il s’agit principalement de profils qui ne peuvent être directement recrutés par les cabinets des différents ministres. En effet, la limitation des salaires à 12.000 dirhams fait que plusieurs experts, dont les émoluments sont beaucoup plus importants généralement, renoncent à des recrutements directs en tant que «cabinards». L’alternative est donc d’obtenir le fameux sésame du chef du gouvernement pour décrocher des contrats d'experts auxquels les différents ministères pourront faire appel.
Toujours selon Al Akhbar, les services de la présidence du gouvernement devraient raidement démarrer l’étude des différentes demandes qui leur ont été soumises. Néanmoins, il semble que Aziz Akhannouch doive être très strict dans l’octroi de son aval, dans la mesure où seuls les experts pouvant apporter une valeur ajoutée aux départements nécessitant des compétences techniques pourront être sollicités. D'ailleurs, le chef du gouvernement ne veut surtout pas que ces expertises deviennent un moyen de «se partager la tarte», comme ce fut le cas auparavant. En effet, le recours des ministères aux cabinets de consulting ou d'expertise a souvent été, ces dernières années, accompagné de polémiques en raison à la fois des montants importants que cela mobilise et des critères de sélection que d’aucuns considéraient comme flous. Le gouvernement Akhannouch parviendra-t-il à éviter les critiques ou le dossier sera-t-il, de nouveau, un sujet dont les plus virulents des partis de l’opposition se serviront pour attaquer l’Exécutif? Les prochains mois nous en diront plus.