Gouvernement: El Othmani assume ses choix et défend ses ministres technocrates

Saâd Eddine El Othmani, chef du gouvernement.

Saâd Eddine El Othmani, chef du gouvernement. . DR

Revue de presseKiosque360. El Othmani a été très offensif en répondant aux critiques des parlementaires lors de la séance mensuelle du Parlement. Il a assumé le choix des technocrates, récusé les chiffres du chômage émis par les députés, défendu son bilan et critiqué vivement ceux des gouvernements précédents.

Le 29/10/2019 à 18h31

L’opposition a accusé Saâd-Eddine El Othmani de chef de gouvernement faible, pour avoir accepté les technocrates et en avoir maquillé d’autres de couleurs partisanes lors du dernier remaniement ministériel. Elle lui a reproché, en outre, de garder des ministres qui ont fait l’objet de rapports accablants de la part de la Cour des comptes et d’être à la merci de «ministres supermen». En réponse à ces critiques, le chef de l’Exécutif a contre attaqué en soulignant que ceux qui sous-estiment aujourd’hui les compétences des technocrates ont la mémoire courte. Il a ainsi rappelé que le PAM avait participé à un gouvernement où siégeaient plusieurs personnalités apolitiques. Et El Othmani de préciser qu’il a lui-même proposé des technocrates à la tête de portefeuilles qui n’entrent pas dans le domaine réservé au roi Mohammed VI.

Il n’existe aucun superman, ajoute-t-il, et tous les membres du gouvernement travaillent dans une parfaite harmonie. Il est vrai, enchaîne-t-il, qu’il existe des différends mineurs entre les leaders de la majorité, mais cela n’intéresse aucunement les citoyens. Le chef du gouvernement n’a pu retenir sa colère quand des groupes parlementaires (opposition et majorité) ont critiqué son bilan, lors de la séance mensuelle consacrée à la politique générale du gouvernement.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 30 octobre, qu’El Othmani a déclaré qu’il ne possédait pas de baguette magique pour résoudre, en l’espace de deux ans, tous les problèmes socio-économiques accumulés depuis 25 ans. Il s’en est pris à ses détracteurs qui, dit-il, essayent d’effacer de la mémoire des Marocains le fait qu’ils ont dirigé des gouvernements pendant 20 ans. Ils feignent d’oublier qu’ils n’ont pas osé ouvrir les chantiers de la révision du système de compensation, de la réforme des retraites ou de l’augmentation des recettes fiscales, comme l’a fait le gouvernement actuel. El Othmani en veut pour preuve que le gouvernement a procédé à la fiscalisation de plusieurs secteurs productifs jusqu’ici exonérés, évoquant notamment les grands agriculteurs. Le chef du gouvernement a par ailleurs récusé les chiffres émis par les parlementaires sur les indicateurs économiques du pays et mis en garde les députés contre leur tendance nihiliste.

C’est le Haut commissaire au Plan (HCP) Ahmed Lahlimi, indique-t-il, qui a publié les statistiques affichant une baisse du taux du chômage atteignant ainsi 8,1%. Or, a martelé le chef du gouvernement, ce sont les leaders des partis politiques et les parlementaires qui ont, depuis deux ans, réitéré leur confiance au haut commissaire au plan. Comment se fait-il donc, conclut El Othmani non sans ironie, qu’ils doutent aujourd’hui des données qu’il a élaborées, bien qu’il n’ait pas changé de veste et qu’il reste toujours affilié au même parti (USFP NDLR)?

Par Hassan Benadad
Le 29/10/2019 à 18h31