Le remaniement gouvernemental, attendu depuis plus de deux mois, est imminent. «Ce sera très prochainement», nous apprend le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 30 et 31 décembre, citant le chef du gouvernement. Saâd-Eddine El Othmani n’a pas voulu en dire plus sur la date, mais il n’a pas hésité à balayer d’un revers de main tous les scénarios échafaudés jusque-là, dont les plus farfelus, sur ce changement gouvernemental.
Le chef du gouvernement a ainsi été catégorique: il ne s’agit pas d’un remaniement élargi. Les nouvelles nominations ne porteront que sur les quatre portefeuilles dont les occupants ont été limogés le 24 octobre et, évidemment, sur celui du nouveau titulaire du département chargé des Affaires africaines. De même, seuls deux partis, le PPS et le MP, seront concernés par ce remaniement, qu’il n’a jamais été question d’étendre aux autres membres de la majorité. Il n’a jamais été question non plus d’un quelconque échange de ministère entre ces partis.
De toutes les manières, affirme le chef de l'Exécutif, les huit mois qui se sont écoulés depuis la nomination du gouvernement ne sont pas suffisants pour aborder un éventuel remaniement élargi. D’autant que l’équipe gouvernementale travaille actuellement en synergie et s’attaque de manière concertée aux différents dossiers, tout en privilégiant l’action et le travail sur le terrain. C’est d’ailleurs ce dernier point qui a quelque peu retardé le remplacement des membres du gouvernement démis. En effet, affirme Assabah, citant des sources bien informées, il a été question de s’assurer que les candidats proposés soient portés sur l’action et le travail sur le terrain.
En outre, El Othmani a également tenu à démentir la rumeur selon laquelle le PPS ne serait plus le bienvenu au gouvernement. Aucun des membres de la majorité ne quittera le gouvernement, a-t-il insisté, précisant qu’il a reçu une liste de candidats des deux partis, le MP et le PPS, depuis 20 jours et que le processus de remplacement des ministres limogés suit son cours. Il a toutefois refusé de commenter une autre rumeur selon laquelle une première liste de candidats aurait été écartée par le Palais.
Cela étant, la perspective de voir un istiqlalien remplacer l’un des membres limogés, ou même deux, tombe également à l’eau. A en croire Assabah, qui cite le nouveau secrétaire général du parti, Nizar Baraka, l’Istiqlal n’a jamais été contacté par le chef du gouvernement. «Notre parti n’est pas intéressé par une participation au gouvernement. Nous ne serons pas une roue de secours», a notamment affirmé le secrétaire général du parti de la Balance, précisant que son souci actuel est de réorganiser le parti, dont la plupart des instances connaissent une anarchie totale, quand elles ne sont pas gelées.