Réunis jeudi dernier à la résidence du chef du gouvernement, les leaders de la coalition n’ont pas pu trancher sur le candidat à présenter aux élections du président de la chambre des Conseillers. Ils se sont toutefois mis d’accord sur les trois scenarios possibles pour résoudre cette équation.
Ils ont ainsi convenu soit de soutenir un candidat de l’opposition, soit de présenter une candidature commune ou de laisser la liberté aux groupes parlementaires de la majorité de présenter deux candidats distincts. C’est dire que ce conclave, qui devait régler définitivement ce problème, n’a fait que le complexifier, voire accentuer l’ambiguïté dans laquelle pataugent les composantes de la majorité.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 8 octobre, que les chefs des partis de la coalition gouvernementale vont se retrouver, jeudi prochain, pour prendre une décision à ce sujet. Ils devraient engager auparavant des consultations avec les présidents de leurs groupes parlementaires à la chambre des Conseillers.
Selon une source interne de la majorité, la tendance s’oriente vers le renouvellement de la présidence de la chambre des Conseillers. C’est dire que la majorité va retirer son soutien au président actuel, Hakim Benchamach, bien que ce dernier ait été le seul nom qui circulait dans les couloirs du Parlement pendant plusieurs semaines. Mais le parti de l’Istiqlal a, lors de la réunion de son bureau exécutif, décidé de présenter officiellement un candidat contre Benchamach. Cette élection devrait intervenir quelques jours après l’ouverture de la session parlementaire du printemps prévue pour vendredi prochain.
Il est clair que les chefs de la majorité vont conditionner leur soutien au candidat de l’Istiqlal par le maintien de Habib El Malki à la tête de la chambre des Représentants. Un échange de bons procédés qui va permettre à l’opposition de continuer à présider la chambre des Conseillers et la majorité de garder la main sur la chambre des Représentants. Le parti de l’Istiqlal n’a pas encore désigné son candidat mais Abdessamad Kayouh semble de plus en plus partant pour briguer ce poste. Et pour cause, il s’est présenté aux élections de la présidence de la chambre des Conseillers au début de cette législature mais il avait échoué in extremis face à Benchamach.
Le soutien probable de la majorité à Kayouh élimine de facto le président actuel, Hakim Benchamach, qui avait bénéficié du soutien de la coalition de plusieurs groupes parlementaires lors de son premier mandat. En revanche, le parti de l’Istiqlal et le PJD avaient voté pour Abdessamad Kayouh qui a été battu à la différence d’une seule voix. Si les ailes syndicales de la majorité au sein de la chambre des Conseillers suivent les consignes, l’Istiqlal récolterait 68 voix sur les 120, soit la majorité absolue. Le parti de la «Balance» aura ainsi pris sa revanche après sa défaite lors des élections très controversées du début de cette législature.