La majorité gouvernementale risque de partir en éclats, dans la guerre qui s’est déclarée entre ses membres. En effet, le RNI et l’UC ne supportent plus les attaques répétitives du PJD contre leurs membres et leurs directions respectives. Et cette situation, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du jeudi 11 janvier, pourrait mener à la dislocation de la coalition gouvernementale et donc à la dissolution du gouvernement El Othmani. Selon le journal, ce dernier n’arrive toujours pas à mettre fin aux sorties médiatiques des membres de son parti et aux attaques de ses parlementaires contre le RNI, des attaques qui ne font qu’envenimer les rapports entre les membres de la majorité.
Aussi, les deux formations concernées ont-elles décidé, à travers leur groupe parlementaire, de riposter fermement à toute nouvelle attaque qui pourrait les viser dans l’avenir. La réaction du groupe «Rassemblement constitutionnel» intervient, précise le journal, après les dernières déclarations incendiaires du député et patron de la jeunesse du PJD, qui s’en est violemment pris à la direction des deux formations. Khalid El Boukrai a ainsi accusé les deux partis, le RNI et l’UC, de manigances, d’hégémonie sur la majorité et de contrôle de la scène politique, le fameux «tahakkoum». Ils les a, surtout, accusés d’avoir œuvré à affaiblir le PJD.
Le jeune député islamiste, réputé proche de l’ancien chef du gouvernement, a en outre reproché aux deux formations «d’avoir évincé Benkirane en s’alliant avec le MP et l’USFP». Selon Assabah, la sortie de Boukrai, qui cumule à la fois le mandat de député et celui de vice-président de région avec le poste de questeur au bureau de la première Chambre, ce qui lui fait un salaire mensuel de près de 60.000 dirhams, coïncide avec le début de l'examen en commission de la proposition de loi de l’USFP visant à interdire, justement, le cumul des indemnités perçues au titre de mandats électifs.
Par ailleurs, ajoute le journal qui évoque ainsi un autre signe du malaise au sein de la majorité, le groupe Rassemblement constitutionnel s’en est pris au ministre de l’Emploi, Mohamed Yatim. C’est ainsi que Yassine Radi, membre du groupe, a notamment reproché au ministre islamiste d’avoir renoncé à ses convictions de syndicaliste dès sa nomination à la tête du département de l’Emploi. Le député UC n'a d'ailleurs pas manqué de lui rappeler ses discours enflammés de militant. Le ministre, qui a répondu du tac au tac, s’est dit, quant à lui, étonné de voir parler de militantisme des gens qui exploitent les ouvriers à longueur de journée dans leurs exploitations agricoles.