Grâce royale accordée à un détenu âgé et malade, poursuivi pour terrorisme

AFP

Revue de presseKiosque360. Quelques jours après la grâce royale accordée à huit femmes condamnées pour terrorisme, un autre détenu reconnu coupable des mêmes faits a bénéficié d’une grâce exceptionnelle en raison de son état de santé.

Le 19/01/2020 à 19h47

La Commission mixte de défense des détenus islamistes a annoncé, samedi dernier, qu’elle avait accueilli avec satisfaction le geste royal envers Amer Ghazrani, qui purgeait une peine de 5 ans dans la prison de Ras El Maa, à Fès. Dans son édition du lundi 20 janvier, le quotidien Al Massae rapporte que, tout en louant cette initiative, ladite commission dit espérer que celle-ci annonce le début d’une large ouverture pour solder le dossier de ces détenus. D’autant qu’un grand nombre d’entre eux croupissent derrière les barreaux depuis près de deux décennies et que certains souffrent de maladies chroniques.

Le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui se penche sur le même sujet dans son édition du lundi 20 janvier, donne plus de détails sur le sexagénaire gracié. C’est dans un état critique que le détenu, qui avait perdu connaissance, a été transporté à l’hôpital lundi dernier, révèle ainsi le journal. Selon une source médicale, l’homme a été victime d’une forte et subite baisse de plaquettes sanguines et serait toujours aux soins intensifs. L’un de ses proches a indiqué que l’homme gracié avait, à maintes reprises, été transporté de sa cellule vers l’hôpital à cause d’une maladie du sang.

Arrêté à Fès en 2017, Amer Ghazrani a été poursuivi pour apologie de l’organisation terroriste Daesh et planification d’envoi de jeunes combattants en Irak et En Syrie. Il a été condamné à 8 ans de prison ferme en première instance, avant que sa peine ne soit réduite à 5 ans par la Chambre criminelle chargée des affaires de terrorisme près la Cour d’appel de salé. Il faut rappeler que les détenus islamistes ont bénéficié, jusqu’à présent, de huit opérations de grâce royale. La première a eu lieu en avril 2011 quand des salafistes ont renoncé à leur idéologie suite à des négociations entamées avec l’Etat, au sein même de la prison. Du coup, 190 salafistes poursuivis dans les attentats terroristes du 16 mai 2003, avec à leur tête le cheikh Mohamed Fizazi, ont été libérés. A l’occasion de l’Aïd Al Maoulid (avril 2012), ce sont les chioukhs de la Salafiya jihadia, en l’occurrence Abou Hafs, Hassan Kettani et Omar Haddouchi, qui ont bénéficié de la grâce royale. Ils ont été suivis de 85 autres condamnés libérés entre 2015 et 2019, condamnés auxquels il faut ajouter les huit femmes et le sexagénaire malade récemment remis en liberté.

Par Hassan Benadad
Le 19/01/2020 à 19h47