«Le basculement des Ramedistes vers le régime AMO-Tadamon de la CNSS s’est bien passé. Il n’y a plus de Ramed. Tout le monde est traité sur le même pied d’égalité. Que ce soit AMO-Tadamon, travailleurs non salariés (TNS) ou salariés, tous bénéficient désormais du même panier de soins, aussi bien dans le secteur public que dans le privé», se félicite Khalid Aït Taleb.
Principal outil de ciblage, le registre social unifié (RSU), qui entre en vigueur progressivement, permettra de clarifier la situation et d’identifier les personnes qui sont en mesure de bénéficier de l’AMO-Tadamon, a-t-il ajouté. En attendant, le ministère a incité les hôpitaux publics à continuer à dispenser gratuitement les soins aux ex-Ramedistes.
Interpellé sur le déficit structurel de ressources humaines dans le secteur de la santé (évalué à un manque de 32.522 médecins), le ministre de la Santé et de la protection sociale affirme que le gouvernement planche actuellement sur un vaste chantier englobant un élargissement des plateformes de formation (ouverture de nouveaux CHU, dont ceux d’Agadir et de Laâyoune), la réduction de la durée de formation en médecine (de 7 à 6 ans), le recrutement des médecins étrangers (une cinquantaine de demandes en cours d’instruction) et, enfin, une amélioration des indemnités du personnel.
Aït Taleb aborde également le projet de loi encadrant la fonction médicale, lequel prévoit d’introduire un cadre incitatif pour les professionnels de santé (salaire variable basé sur la performance, rémunération à l’acte, indemnité d’éloignement, revalorisation de l’indemnité de garde et d’astreinte). «Qui travaille plus, touche plus», soutient-il en expliquant le mode de fonctionnement de ce nouveau mécanisme.
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En offrant la possibilité de recourir aux recrutements par contrat à durée déterminée (CDD), le nouveau dispositif ne risque-t-il pas de reproduire les erreurs de l’expérience de la contractualisation dans le secteur de l’enseignement? «C’est une incompréhension. Le statut prévu dans les Groupements sanitaires territoriaux prévoit des contrats de ce type, mais il n’y aura pas de recours par excellence aux contractuels. C’est une solution complémentaire», tient à rassurer le ministre.
Évoquant le projet de création de la Haute autorité de santé (HAS), il affirme que c’est «un organisme stratégique» appelé à veiller à la bonne continuité des actions de l’Etat. «Ses décisions sont consultatives, mais ses recommandations sont aussi fortes pour être exécutées.»
Un autre chantier, et non des moindres, a été d’implémenter un système d’information dans tous les hôpitaux du pays. «C’est un outil nécessaire pour la réussite de la refonte du système de santé permettant aux patients de bénéficier du dossier médical partagé», affirme Aït Taleb.
Et d’ajouter: «On a profité de l’existant. Il y avait déjà des systèmes d’information qui fonctionnaient à Marrakech, à Fès et à Oujda. Cela nous a permis d’avoir une mosaïque des systèmes d’information, nationaux et étrangers, dont la finalité est d’atteindre une interopérabilité qui permettra aux patients de jouir de cette carte dans laquelle il y aura le dossier médical partagé. Ce document électronique va permettre aux citoyens de se soigner là où ils le souhaitent.»