Tout au long de cet entretien, Rachid Talbi Alami, un «vieux de la boîte», puisqu’il a déjà dirigé la Chambre des représentants entre 2014 et 2017 sous le gouvernement Benkirane II, a longuement plaidé pour l’efficience de cette institution législative, dont il veut faire «le symbole vivant et cœur battant du Royaume du Maroc». «Je suis un adepte de la rigueur et du respect strict de la Constitution et du règlement intérieur de la Chambre des représentants», a-t-il affirmé sur un ton ferme.
Mais avant de répondre davantage aux questions sur le fonctionnement de la Chambre des représentants, une des deux Chambres formant le Parlement marocain, Rachid Talbi Alami est revenu sur l’action du gouvernement dans une conjoncture délicate, estimant que l’Exécutif faisait de son mieux pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens.
«Il y a dans toutes ces difficultés un héritage issu des gouvernements précédents, qui n’ont pas réussi à doper la croissance et le niveau de vie de la société», a-t-il affirmé en oubliant sciemment de dire que son parti, le RNI, a figuré dans presque tous les gouvernements précédents.
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A une question sur la disparition des radars d'Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, ces dix derniers jours, Talbi Alami a retorqué, sèchement, que ce dernier «se trouve dans ses bureaux de la primature».
Il a aussi étouffé dans l’œuf toute question se rapportant à la polémique qui l’oppose au PJD. «Nous (RNI et gouvernement), nous agissons», a-t-il dit, ajoutant qu’il espère voir s’ouvrir le début d’une nouvelle ère de gouvernance et d’action, allusion faite aux 12 ans qu’a duré le pouvoir des islamistes du PJD au Maroc.
Rachid Talbi Alami a par ailleurs fait état de l’avancement du projet de règlement intérieur de la Chambre des représentants, mettant en exergue la réforme liée à la levée de la confidentialité sur les travaux de certaines commissions parlementaires.
«A travers cette réforme, les médias pourront désormais couvrir les travaux de certaines commissions, à l’exception des commissions qui légifèrent et qui élaborent les lois», a-t-il dit, sans convaincre toutefois sur les raisons justifiant que ces réunions restent loin des regards des journalistes. Pour lui, il n’est «pas indispensable de satisfaire une partie» de ceux qui en font la demande, car il faut «légiférer avant tout pour l’intérêt de l’institution».
Pour cet ancien ministre des Affaires économiques et générales et des nouvelles technologies (2004-2007), la Constitution et le règlement intérieur de la Chambre des représentants sont de véritables codes de la route valables et applicables aussi bien pour les députés de la majorité que pour ceux de l’opposition.
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En ce qui concerne la diplomatie parlementaire parallèle, le cadre du RNI a estimé que celle-ci continue à jouer un rôle primordial au niveau du rayonnement du Maroc et de la défense de l’intégrité territoriale.
Rachid Talbi Alami a également réitéré les engagements du RNI et du gouvernement à mettre en œuvre toutes les promesses formulées lors de la campagne électorale. «Au RNI, nous respectons nos engagements», a-t-il affirmé.
En conclusion, Rachid Talbi Alami nous a informés de sa passion pour les arts plastiques et le football. «Mon épouse est une artiste peintre», a-t-il dit, avant de nous apprendre qu’il sera devant son petit écran lundi pour suivre la finale de la Ligue des champions africaine entre le Wydad et le club d’Al Ahly d’Egypte.