Les déclarations du ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit devant la Chambre des conseillers conditionnant la reprise du dialogue avec les représentants des collectivités territoriales à l’arrêt des grèves ont suscité le mécontentement des syndicats de ce secteur.
La coordination syndicale des collectivités territoriales impute la responsabilité du blocage du dialogue, depuis 3 ans, au ministère de l’Intérieur, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du lundi 5 février. Aussi a-telle annoncé une grève nationale les mercredi et jeudi 7 et 8 février, ainsi que l’organisation, à Rabat, d’une marche de protestation suivie d’un sit-in devant le siège ministère de l’Intérieur.
La coordination syndicale, qui comprend la CDT, l’UGTM, la FDT et l’UMT, en plus de l’Organisation démocratique des collectivités locales (ODCL), a mis l’accent sur l’importance des revendications légitimes des fonctionnaires des collectivités locales, avec à leur tête l’augmentation générale des salaires.
Les représentants de la coordination, qui se sont réunis la semaine dernière à Rabat, ont dénoncé «les conditions déplorables dans ce secteur, suite à l’effondrement du pouvoir d’achat des fonctionnaires et la restriction des libertés syndicales face à la persistance du ministère de l’Intérieur à fermer la porte au dialogue».
Bien plus, ajoutent les syndicalistes, «le département de tutelle fait pression sur les présidents des conseils élus pour procéder aux prélèvements sur les salaires des fonctionnaires grévistes. Une décision que la coordination considère comme une violation manifeste des dispositions de la Constitution de 2011».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que l’Organisation démocratique des collectivités locales (ODCL), qui s’est associée à cette grève, a appelé le ministère de l’Intérieur à reprendre le dialogue et à satisfaire les revendications justes et légitimes des fonctionnaires des collectivités territoriales. Il faut réhabiliter, ajoute-t-elle, la fonction publique territoriale, valoriser le rôle des ressources humaines, améliorer leur situation matérielle et morale et lever toutes les formes d’injustice, d’inégalité et de discrimination négative à leur encontre. Pour ce faire, poursuit l’ODCL, il est nécessaire d’accélérer la mise en œuvre d’un statut équitable et incitatif qui valorise les fonctionnaires des collectivités territoriales.