Grève de 48 heures dans les collectivités territoriales

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur, lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers, mardi 6 décembre 2022.

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur.. khalil Essalak / Le360

Revue de presseLes fonctionnaires des communes et autres collectivités territoriales ont décidé d’observer une grève de deux jours. L’appel a été lancé par l’UMT. Les grévistes protestent contre la dégradation de leur situation matérielle. Une revue de presse du quotidien Al Akhbar.

Le 08/11/2023 à 21h32

Un débrayage de deux jours a été annoncé par la Fédération nationale des collectivités territoriales et de la gestion déléguée, affiliée à l’UMT. Il s’agit d’une grève préventive observée dans toutes les communes et les régions du Royaume, selon le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son numéro du jeudi 9 novembre.

Le quotidien n’a pas mentionné la date de ce débrayage qui, selon d’autres sources, a été annoncé pour le 8 et le 9 novembre. Al Akhbar précise néanmoins que les fonctionnaires des communes ont décidé de protester ainsi contre la dégradation de leur pouvoir d’achat, dans un contexte marqué par la hausse du coût de la vie et le gel des salaires.

Les grévistes tiennent, de même, à attirer l’attention de l’opinion publique et des décideurs sur le dossier de leurs indemnités qu’ils n’ont toujours pas perçues et sur la non-exécution des jugements prononcés en leur faveur.

Entre autres griefs retenus contre leurs employeurs, la non-activation des commissions provinciales de règlement de différends qui concernent les fonctionnaires des communes et autres collectivités territoriales.

La Fédération nationale des collectivités territoriales a dénoncé, à cette occasion, les interventions répétitives des élus dans les affaires des fonctionnaires. Des immiscions, souligne la centrale syndicale, qui sont, de surcroît, contraires à la loi.

Le syndicat a de même dénoncé la dégradation de la situation des employés des sociétés de gestion déléguée, des agents de l’entraide nationale et des agents temporaires employés par les communes.

Entre autres reproches retenus par le syndicat contre l’autorité de tutelle, qui est le ministère de l’Intérieur, son atermoiement et le manque de motivation dont elle fait montre lorsqu’il s’agit du dossier des fonctionnaires titulaires de diplômes supérieurs.

Selon un responsable du syndicat, cité par le quotidien, «les fonctionnaires des communes et autres collectivités territoriales sont aujourd’hui otages d’un statut qui remonte à plus d’un demi-siècle. Et ce, au moment où tous les autres corps de la fonction publique sont en train de réviser le leur».

D’après le même dirigeant syndical, «les fonctionnaires des collectivités territoriales espèrent aussi, et depuis la signature d’un accord avec le ministère de l’Intérieur, que leur association des œuvre sociale voit le jour. Ce n’est toujours pas le cas».

La situation sociale des fonctionnaires des communes «ne cesse de se dégrader», souligne le responsable syndical. En même temps, le nombre des fonctionnaires de ce secteur est réduit à 40.000 agents, alors qu’ils étaient au nombre de 180.000 fonctionnaires il y a quelques années. Ce qui veut dire que le secteur des collectivités territoriales a perdu une centaine de milliers de fonctionnaires ces dernières années. Dans les dix ans à venir estime le dirigeant syndical, le secteur va perdre 70% de ses fonctionnaires.

Pourtant, rappelle-il, le secteur compte des cadres, des ingénieurs et des lauréats des écoles supérieures et des universités parmi les meilleurs du Royaume. En conséquence, s’indigne le syndicaliste, «leur parcours professionnel ne doit plus dépendre du bon vouloir des conseillers communaux».

Par Amyne Asemlal
Le 08/11/2023 à 21h32